Mon cours de cocktails : Retour… sur les bancs de l’école !

Yoann Demeersseman signe Mon cours de cocktails aux éditions Dunod. Mon cours de cocktails c’est un livre qui peut se lire de plusieurs façons mais si on s’en tient à l’approche littérale, c’est un programme de bartending qui supplante partiellement les “écoles de bar” qui fleurissent un peu partout ces dernières années. En 12 semaines “chrono”, 41 leçons, 90 exercices et 300 recettes de cocktail feront de vous un mixologue (?).

Mon cours de cocktails

Difficile de se mettre de nouveau dans la peau d’un newbie, moi qui connais déjà tout (ahem). Voyons si donc la vulgarisation tient la route, puisqu’en ouvrant le livre de façon un peu aléatoire on s’aperçoit que cette vulgarisation est omniprésente -et c’est tant mieux d’une certaine façon-.

Rumporter par Rumporter

Avec une préface signée par notre rédacteur en chef chéri, Alexandre Vingtier, déjà auteur de 2 livres chez Dunod, 101 Rhums & 120 Rhums, on sent tout de suite qu’on est en famille (rires).

De lard d’enseigner. Benton Old Fashioned (comprendra qui pourra)

Vulgariser est un exercice difficile, la preuve il y a même des scientifiques spécialistes de ce domaine. Yoann s’y affaire donc… entre-nous, j’avais un peu peur lorsque le livre est sorti… peut-être parce que j’avais peur d’y apprendre des choses ou encore de voir que je disais peut-être n’importe quoi parfois dans mes cours ?

Yoann jongle entre enseignement et techniques de bar -on ne peut plus- classiques et modernisme affiché. Un subtil équilibre.

Les exercices sont ludiques et bien pensés. Yoann essaye de transmettre des connaissances globales, en témoignent ces exercices comme celui nommé « un peu d’histoire » où il s’agit de relier les cocktails à leur pays d’origine. Bien sûr, ça ne fera pas de vous un excellent barman mais ça contribue à pouvoir briller en société… Ou au moins impressionner les potes !

Un dernier mot ? Last Word

Il y a des parti pris, on ne peut pas être d’accord avec tout ce qui est écrit. Mais le cocktail ne doit-il pas être aussi la libre expression de l’individu qui le conçoit ? -Ouhhh c’est beau ça… bon quelqu’un a compris ? Parce que moi, pas.-

Les recommandations de spiritueux sont de qualité, des petits clins d’œil sont faits à des amis producteurs : Roof Rye fait à Warengheim… Ah ces bretons !

Nos avis divergent sur certains points mais on ne peut que placer sa confiance entre les timbales de Yoann quand il dit en toute simplicité « … Un bon cocktail est toujours le résultat d’un équilibre parfait entre une saveur sucrée et une saveur acidulée ou amère ». Tout est dit

C’est probablement un de ces principes que je répète le plus dans mes ateliers cocktail, gage de qualité (ahem).

Mon cours de cocktailsBien entendu, même si cette phrase n’englobe pas l’entièreté du cocktail -vous pouvez faire un cocktail avec un bon équilibre mais avec des saveurs qui ne se marient pas-, cette affirmation reste un des piliers des préceptes du cocktail.

Puisqu’il faut bien remplir un livre… Ou au moins essayer d’être le plus exhaustif possible, il y a bien sûr des infos qui me semblent anecdotiques mais qui, pour la personne qui souhaite en savoir le plus possible, pourront paraître savoureuses et bien amenées
Ne m’en voulez pas, j’ai complètement passé la leçon 11 sur les mocktails ! (rires)

D’un geek à un autre

On enchaîne les leçons de qualité… Attends ! pas d’accord avec ton Zombie Cocktail Yoann ! Le fameux Don’s mix est manquant !

Pareil, trop de sirop d’orgeat pour le Mai Tai, Vic, le créateur, dans la recette finale, était passé à 7,5ml de sirop d’orgeat et 7,5ml de sirop de sucre, sinon l’amande amère prend le dessus et ça flingue la finesse du Curaçao et du rhum. Je fais un peu le geek à lunettes mais c’est à moi de donner des leçons cette fois ! (le mec megalo). Je me permets d’écrire cette mini tribune car en tant que critique officiel des bouquins de Beachbum, je fais figure d’autorité tiki chez Rumporter ! (le mec megalo bis)

Cette petite parenthèse fermée, il faut nuancer mon propos, compte tenu du volume d’information à traiter, trier, exploiter, restructurer… il faut bien qu’il y ait quelques coquilles !

Mon cours de cocktails

Beaucoup de tout et peu de rien

On continue : leçon 21, les étagés ! Je pense qu’on aurait pu laisser sombrer (et non flotter ! Blague, étagés, tout ça !) ce pan de l’histoire du cocktail ! J’aurais préféré que tu me conseilles sur le choix du vin rouge dans le new York sour plutôt que de nous dire comment obtenir un glaçage de vin à la sauce mare de pétrole de BP !

Heureusement, la leçon est courte et on voit que toi aussi tu t’es fait du mal !
Si le livre n’est pas exempt de défauts -on aura certainement quelques débats sur certaines recettes si j’ai le plaisir de le croiser !-, le bien triomphe tout de même aisément du mal, le contenu est riche et de qualité, pédagogique et accessible. Le travail paie.

Bilan, sous le sapin ?

Que dire, un must have, pour tous, on a envie de suivre les leçons, prendre des raccourcis mais tout lire quand même ! Le souci du détail encore !

Parce que ça se voit que Yoann est un passionné ! Yoann a dû faire face à des armées de relous, tous plus bourrés les uns que les autres, des journées de boulot qui terminent à 5h du mat… Des maux de dos… Mais la passion demeure… On souhaite qu’elle reste chez nos chers barmen qui font ce métier difficile… Beaucoup ont fini blasés malheureusement…

Merci Yoann !


 

Mon cours de cocktails

Éditions Dunod

Parution : octobre 2018

208 pages

Prix : 19,90€