[Focus distillerie] Bielle, l’âme de Marie-Galante

La distillerie familiale continue d’étonner avec ses rhums millésimés, ses monovariétaux, ses bruts de fûts, et sa propension à utiliser le transport à la voile pour convoyer ses joyaux à travers la planète.. 

Bielle

On peut faire remonter l’origine de Bielle à l’année 1769, époque à laquelle la famille éponyme est propriétaire de terres à cannes autour de Grand-Bourg. Plus tard, en 1826 une sucrerie sera installée sur le domaine, avant qu’une distillerie de rhum agricole n’y voie le jour au début du 20e siècle.

La distillerie semble avoir cessé de fonctionner quelques années, puis avoir été rachetée en 1955 par Paul Rameaux, qui la remet en état et relance la production de rhum en 1958. En 1975, Dominique Thiéry, son petit-neveu en reprend les rênes. « Bielle est aujourd’ hui la seule distillerie restée 100 % familiale à Marie-Galante, j’ai 70 % des parts et mon neveu Jérôme, 30 %. N’étant pas à 100 % propriétaire, au départ j’ai fait un bail de location industriel en 3-6-9. J’en suis à mon sixième», raconte Dominique Thiéry.

Mais revenons en 1975 et à la nouvelle ère qu’a impulsée Dominique Thiéry pour Bielle. Ses débuts ne sont pas simples, pour ne pas dire compliqués. En effet, la distillerie ne dispose ni d’eau courante ni d’électricité. «Pour tout vous dire, je puisais l’eau dans une mare contiguë à la distillerie. J’ai fini par obtenir l’eau d’un forage, et donc une qualité de rhum constante» se souvient celui qui depuis 2020 a nommé sa fille Anne-Cécile, directrice générale de la distillerie.

Bielle
A Marie-Galante, le transport des cannes à sucre se fait traditionnellement à dos de bœufs

La qualité commence au champ

La recherche de la qualité a toujours été l’alpha et l’oméga de l’équipe dirigeante de Bielle. Comme pour toute bonne histoire liée au rhum, tout commence aux champs, là où est cultivée la canne à sucre. Marie-Galante se trouve en effet sur un plateau calcaire exempt de roche volcanique, où l’ensoleillement est particulièrement abondant en période de récolte, alors qu’il pleut suffisamment en période de pousse, ce qui a donné lors de la dernière récolte de beaux taux de brix compris entre 23 et 26.

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