Stephan Hinz, un OVNI dans le monde des cocktails germaniques

Couronné meilleur mixologue outre-Rhin, Stephan Hinz suit les pas du vénéré Charles Schumann. Et avec succès ! Totalement opposé au style de l’école américaine de son prédécesseur, ce chien fou du shaker milite pour mettre en lumière la nouvelle culture cocktail du XXIème. Propriétaire du Little Link à Cologne, auteur du best-seller “l’Art des Cocktails du Bar – L’Avenir du Bar” et designer de verrerie pour Spiegelau, Stephan Hinz s’illustre comme le parfait modèle de cette nouvelle génération cocktails : créative, curieuse et technicienne. Rencontre explosive avec cette stardenter germanique.

Stephan Hinz
Laurence Marot : Racontez-nous votre parcours avant de fonder votre bar « Little Link » à Cologne.

Stephan Hinz : J’ai débuté ma carrière dans l’univers du bar dès l’âge autorisé et j’ai eu l’opportunité d’exercer dans un certains hôtels et bars comme le Hilton, l’Intercontinal ou le Harry’s New York Bar. Ces établissements de prestige représentent à mes yeux les meilleures écoles pour maîtriser parfaitement le service, une certaine attention et les règles de confidentialité auprès du client. Ces expériences derrière le comptoir me restreignaient à un domaine et j’ai senti que je souhaitais aller au-delà. Alors en 2010, j’ai créé ma propre structure « Cocktailkunst » (l’art du cocktail), dédiée à la restauration-traiteur, le consulting et l’événementiel. Avec l’aide de mon équipe, j’ai publié plusieurs livres sur les cocktails et les boissons en général. Après toutes ces activités, il était grand temps de franchir un nouveau cap et en 2014, j’ai ouvert enfin mon propre bar, Little Link à Cologne.

LM : Quelle est aujourd’hui la position de la scène cocktail en Allemagne, très précurseur au début de la renaissance de la mixologie face à des pays désormais en pleine ébullition cocktail comme la France ou la Grèce ?

SH : Aujourd’hui, la scène cocktail évolue globalement d’une manière intense, aussi bien avec des bars de haut niveau installés dans les grandes villes et des bars qualitatifs faisant leur apparition dans des lieux de plus petites importances. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de faire un focus par pays. C’est une évolution de la mixologie à l’échelle internationale. J’ai voyagé l’année dernière sur quatre continents et j’ai rencontré à chaque endroit de vieux amis du bar car cette industrie fonctionne étroitement par réseau. La plupart des barmen traverse le monde pour dénicher de nouvelles inspirations et se font la main dans plusieurs établissements. D’ailleurs on constate que les tendances cocktails sont véhiculées rapidement via internet, autre preuve de cette ébullition internationale.

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