Les rhums traditionnels des DOM sont tous désormais inscrits sous Indication Géographique. Cela implique le strict respect d’un cahier des charges et de nombreux contrôles. Les vins et spiritueux sont représentés au sein du comité national de l’INAO par 40 représentants : 25 représentants des producteurs, 15 représentant du négoce, ainsi que 10 personnalités qualifiées soit une très grande majorité du milieu viticole.

Le Ministère de l’Agriculture oppose aux producteurs de rhum traditionnel des DOM l’absence de comités régionaux dans les DOM, qui seraient seuls habilités selon lui à présenter des candidats au comité national. Or la création de comités régionaux dans les DOM est de la compétence et de la responsabilité du Ministère de l’Agriculture, qui nous oppose par ailleurs la difficulté de créer des comités régionaux pour des productions géographiquement éclatées entre plusieurs îles. Alors que les producteurs de rhum traditionnel ont fait savoir depuis plus de 2 ans quelles étaient leurs intentions, aucune réflexion n’a été menée pour adapter le code rural aux spécificités des DOM, alors que dans le même temps, était examinée la loi « égalité réelle » au Parlement.
Les producteurs ultramarins ne peuvent donc que constater que l’INAO souhaite rester un syndicat de producteurs de vins exclusivement métropolitain, au sein duquel les producteurs de rhum, en dépit de leur poids économique, ne peuvent prétendre tout au plus qu’à un strapontin. Les producteurs sont donc très inquiets sur le sort qui leur sera réservé à l’avenir et ne veulent pas revêtir le statut d’oubliés de la République. Aussi, à l’unanimité des producteurs de rhum des DOM, il a été décidé de verser les cotisations importantes dues à l’INAO par ceux-ci (de l’ordre de 180.000€ par an sur les barèmes actuels) sur un compte séquestre le temps qu’une solution satisfaisante soit trouvée.