L’édito d’Alexandre Vingtier : le règne du rhum

Alors que la Reine Elizabeth II vient de s’éteindre après 70 ans de règne, un petit bilan s’impose.

La décolonisation et tout particulièrement celle de la Caraïbe a vu bon nombre d’îles à sucre perdre parfois définitivement leurs champs de canne et leurs sucreries, forçant les quelques distilleries rescapées à importer la mélasse nécessaire à leur activité à l’exception de la Jamaïque et du Guyana.

Toutefois, on y importe désormais également de la mélasse pour des raisons purement économiques. Heureusement des distilleries ont réussi à tenir le cap à Trinidad, à Sainte-Lucie, à la Barbade, à la Grenade, à Antigua, au Bélize ou encore à la Dominique, et certaines s’offrent même actuellement une véritable cure de jouvence.

Depuis peu, de nouvelles distilleries ont même vu le jour aux Bahamas, à la Grenade ou encore au Belize pour ne citer que les pays membres du Commonwealth.

Malheureusement, si quelques réserves du fameux navy rum ont été appréciées lors de quelques célébrations de la famille royale, cette dernière s’est surtout intéressée au gin et whisky britannique, et pour les alcools importés au porto, au champagne et au cognac.

Mais aucune marque de rhum n’a obtenu de Royal Warrant et pu ainsi devenir fournisseur officiel de la couronne : Angostura n’y est reconnu que pour son aromatic bitters et, certes, Berry Bros. peut faire figurer le Royal Warrant sur ses embouteillages de rhum.

Espérons que Charles III ou William désormais Prince de Galles soutiendront davantage les efforts constants et même impressionnants de l’industrie rhumière des Caraïbes qui expliquent son immense succès actuel !

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