Baï : l’unique céramiste Tiki française que tout le monde s’arrache

Baï, son nom ne vous évoque probablement rien mais sachez que les bars et barmen s’arrachent ses designs, mugs et bols tiki et, ce, aux 4 coins du globe. De Los Angeles à Chicago en passant par Paris, allez dans les institutions tiki et vous croiserez très certainement ses créations… Mais qui est donc Baï ?

L’hexagone ne connaît pas sa chance. Nous avons donc sur notre territoire la seule céramiste et illustratrice tiki française… Cette dame qui s’est passionnée de tiki bien avant l’émergence, encore embryonnaire du courant en France. Bien avant les fameux Tiki Lounge, Dirty Dick sur Paris…

Plus qu’une passion, un amour

Baï a suivi des études de design et de graphisme. Elle a longtemps travaillé en tant qu’illustratrice pour des magazines et marques de jouets pour enfants. Mais c’est en 2005, un peu par hasard, qu’elle tombe raide dingue amoureuse du Tiki.

Baï est une femme de passion, elle décide de tout quitter pour prendre des cours de céramique. Absorbe toute la connaissance Tiki possible et fait de belles rencontres, notamment Dave « Squid » Cohen, qui la confortent dans son envie de vivre de sa passion pour le Tiki.

La vie Tiki

Elle trouve son inspiration dans des ouvrages comme Tiki Modern de Sven Kirsten. William Westenhaver artiste et artisan du XXe siècle qui a contribué à populariser le Tiki dans les domiciles américains. Il eut l’idée dans les années cinquante de se lancer dans le mobilier Tiki, il a beaucoup contribué à faire perdurer le courant.

Ce que Baï aime dans cet univers c’est son absence de côté élitiste… Le Tiki constitue un moyen de se créer une échappatoire de la morosité du quotidien, tout le monde peut se créer son propre univers Tiki chez soi. C’est la vraie définition de cette culture inspirée des îles polynésiennes mais créée en Californie dans la première moitié du XXème siècle. L’américain moyen en avait besoin pour s’évader.

Le Tiki dans l’espace et dans le temps

Nul doute que le Tiki a été conçu pour être éternel, non dirigé par la mode mais bien par le style. Il est toutefois tombé en désuétude à la fin des années 60. Ce n’est que plus de 30 ans après et sur le continent américain qu’il est revenu à la mode bien plus tard par le cocktail Tiki, presque seul survivant de toute cette mouvance. Jusque dans les années 60 donc, le Tiki était représenté par des hôtels, films, restaurants, bars, mobiliers… c’était réellement une façon de vivre.

On doit le retour du Tiki à des artistes, des écrivains contemporains qui ont œuvré pour le rendre flambant neuf. Citons notamment Jeffrey « Beachbum » Berry.

Presque un demi-siècle plus tard, en 2008, à Paris lorsque Baï souhaite vivre de sa passion, le Tiki est un mot inconnu au bataillon si ce n’est que d’une poignée de personnes en France. Le cocktail n’est pas encore revenu à la mode, il est très difficile d’en boire un bon et ne parlons même pas de son cousin le cocktail Tiki…

De la place pour exister, à l’époque, il y en a… mais qu’en est-il de la demande ?

La mayonnaise prend doucement à peu près 5 ans après, en atteste l’exposition au musée du Quai Branly nommée Tiki Pop où Baï a eu la chance d’exposer ses créations. Le Dirty Dick et Tiki Lounge sont pour le moment les seuls porte-étendards parisiens du cocktail Tiki.

Aujourd’hui, vous trouverez des bars Tiki aux quatre coins du globe, où des petits gars en shorts et chemises à fleur vous font boire les meilleurs cocktails bien souvent à base de rhum, le tout avec des musiques et des décors relaxants.

Baï l’unique céramiste Tiki française

Dans cette époque où on prône le « made in France » et où bon nombre de gens quittent leur « bullshit job » pour se lancer dans l’artisanat, il nous était impossible de ne pas s’intéresser à Baï… C’est le simple prolongement de l’excellent travail des producteurs de rhum, des barmen passionnés. Après tout il faut bien mettre ses rhums et ses cocktails dans un contenant.

Chez Baï, tout est fait main sur Paris. Dans son atelier, situé pour le moment chez elle, un dessin animé tourne en fond sur la TV, chaque étape est réalisée avec soin, de façon complètement artisanale. Regardez la travailler sur ses mugs et vous serez bientôt animés de la même passion qu’elle. Le travail passé sur chaque mug est très conséquent et le niveau de détails… jugez par vous-même.

Création Tiki par Bad

Les étapes de fabrication pour que vous puissiez vous délecter d’un succulent Zombie ou Mai Tai… ou tant d’autres

Un prototype de mug est créé par modelage, puis on va venir mouler le mug pour pouvoir ensuite le reproduire en série, ce qui s’appelle un tirage. Chaque tirage nécessite de couler de la terre liquide qui va prendre l’empreinte du moule, puis de cuire une première fois, émailler avec la couleur et cuire une seconde fois. Au final le mug aura passé quasiment deux nuits dans un four à mille degrés Celsius -EDF se frotte les mains- et Baï aura travaillé pas loin de quarante heures juste pour obtenir le prototype et son moule.

Baï reste sur des très petites séries et travaille également sur commande pour des pièces uniques.

bybai.jimdo.com

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Note : Baï est également illustratrice notamment pour les Rhums Plantation