L’univers des rhums est vaste, très vaste, si bien que même si on en produit sur tous les continents et dans tous les océans, les rhums ne se contentent pas d’avoir conquis toute la planète ou presque ; il en existe également des variantes aromatisées dont l’une des grandes familles est les spiced rums.
Epicés, certes, mais pas nécessairement piquants, parfois fruités mais les épices doivent dominer, sinon on tombe dans le domaine des rhums arrangés, qui eux sont souvent d’abord fruités puis éventuellement épicés. Il ne s’agit pas là d’une définition légale mais plus d’une pratique communément observée. Il faut aussi distinguer black et spiced rums, même si l’on peut croiser ces deux catégories, les premiers étant volontairement obscurcis, voire rendus opaques à l’aide de mélasse ou de caramel. Aussi, les spiced rums sont une autre preuve d’une certaine décontraction des rhums : ils répondent à des modes de consommation complémentaires, long drinks et cocktails, même si certains peuvent également s’apprécier purs. Et même si le rhum et les brandies (eaux-de-vie de vin) sont historiquement les premiers grands spiritueux de dégustation, c’est-à-dire consommés pour leurs qualités organoleptiques naturelles, on a très tôt infusé ou macéré des herbes, racines, épices, fruits, etc, dans l’eau-de-vie de canne, parfois pour enlever le goût d’une mauvaise fabrication ou pour compléter son bouquet naturel mais aussi pour s’en servir comme remèdes : ils sont ainsi au croisement des cultures, entre les cultures des anciennes puissances coloniales (rhum, rum et ron), cultures autochtones et africaines et goût de l’époque.
Donc, plutôt que de les déguster selon notre grille habituelle des rhums, puisqu’ils s’apprécient le plus souvent allongés de sodas (cola, ginger beer, ginger ale…), nous avons préféré vous donner quelques clés de compréhension, des repères et vous faire part de nos coups de cœurs.