Le premier, et seul à ce jour, caviste lyonnais entièrement voué au rhum, se lance dans l’embouteillage avec un rhum de 8 ans en provenance de Beenleigh, Australie. D’autres pépites devraient sous peu voir le jour sous la marque Dieu-le-veut, du nom d’une flibustière française du 18e siècle.
Un caviste qui embouteille du rhum, ce n’est pas nouveau en soi. A Paris par exemple Christian de Montaguère, A Rhum, ou encore Excellence Rhum ont ouvert la voie. Mais à Lyon, c’est une première. D’ailleurs, la maison des Rhums, ouverte par Christophe Porte en 2015, est toujours le seul caviste entièrement dédié au jus de la canne dans la capitale des Gaules.
Très vite, le magasin situé au 78 rue de la Part dieux (à deux pas de la gare et des fameuse halles de Lyon), devient une référence pour les initiés, et les nouveaux entrants dans le monde du rhum. En 2018, le magasin physique et ses 1250 références se double d’un site internet qui commercialise un peu plus de 800 références.
Et en 2019, Christophe Porte s’adjoint les services de Jocelyn Dupleix-Vanel. “La marque de fabrique de la boutique, c’est vraiment les vieux millésimes, principalement en rhum agricole”, précise ce dernier.
La réalisation d’un rêve
Lorsque Jocelyn rejoint Christophe, il a un rêve : commercialiser son propre rhum. Cela tombe bien puisque son nouveau compère est déjà en cheville avec l’incontournable Guillaume Ferroni (Maison Ferroni) et qu’il y a dans les chais du marseillais, un fût de rhum australien qui lui fait de l’œil.
Jocelyn et Christophe décident donc de réserver ce rhum en provenance de la distillerie de Beenleigh qui a été mis en ex-fût de bourbon en 2013. A partir de ce moment, ils en supervisent conjointement la maturation.
Leur “précieux” passera 1 an en ex-fût de Muscat de Beaumes-de-Venise, puis 2 ans en ex-fût de Vin Doux Naturel de Rasteau. En Juillet 2021, le rhum est fin prêt à être embouteillé, ce qui est fait en novembre de la même année.
Il est alors réduit afin de passer de 63% à 52%. “Ce degré permet à notre Rhum de trouver son équilibre entre un élevage marqué et une puissance suffisante pour lui conférer longueur et précision aromatique”, raconte Jocelyn.
Mais les deux compères ne compte pas se contenter d’embouteiller un rhum sous leur nom, ils veulent lancer une marque et fonder une gamme qui comprendra plusieurs cuvées.
C’est ainsi, qu’après moult séances de brainstorming, naissent les rhums Dieu-le-veut. Est-ce un rhum oecuménique ? Que nenni, il a été nommé en hommage à Anne Dieu-le-Veut, une des rares femmes flibustières française qui vécut (une vie riche en rebondissements, à quand un film !?) entre la fin du XVIIème siècle et le début du XVIIIème.
Une gamme de rhums de flibustiers est-elle née ? “L’idée est dans un premier temps de proposer une gamme de fûts uniques, sans ligne très spécifique autour d’une famille de rhum, prévient Jocelyn. En fait, nous voulons sortir des rhums qui ont du caractère, qui nous plaisent à nous et au public autour des notions de plaisir et de partage.”
Donc exit les rhums réservés à des ultra geeks qui sortent à des degrés effrayants. D’autres cuvées pourraient naître de la collaboration avec Guillaume Ferroni, mais le duo n’exclut pas d’explorer d’autres canaux, au gré des opportunités et surtout, au gré des coups de cœur.
Sur chaque cuvée, figurera sur l’étiquette une plante endémique de la destination, comme c’est le cas avec la telopea speciosissima (ou Watarah) sur le rhum australien.
Dieu-le-veut Australie 2013, édition limitée à 320 exemplaires, 8 ans d’âge (5 ans en ex-fûts de bourbon, 1 an en ex-fût de Muscat de Beaumes-de-Venise, puis 2 ans en ex-fût de Vin Doux Naturel de Rasteau), 52°, 78 euros à la boutique ou sur le site internet : blog.lamaisondesrhums.fr