La Renaissance du cocktail cubain

Portrait_Castellon
F. Castellon – Historien du bar

Pendant l’âge d’or à Cuba, de la même manière que les cocktails américains subissaient une subtile «créolisation » à la Nouvelle-Orléans pour devenir des classiques locaux, le climat tropical et l’influence américaine avaient provoqué une “cubanisation“ des grands classiques. Ainsi, on ajoutait parfois des ingrédients, comme pour le Gibson, avec un trait d’absinthe en plus, ou encore le Old Fashioned, avec de la menthe fraîche et du curaçao orange.

Aujourd’hui, avec les nombreuses ouvertures récentes d’établissements privés, il s’en suit un déclenchement du renouveau du cocktail qui commence à La Havane. Et comme dans la plupart des pays auparavant (États-Unis, Angleterre, Allemagne, France…), on assiste à deux approches différente par les professionnels sur le terrain : les premiers, qui sont souvent les plus expérimentés, sont impatients de retrouver l’accès aux produits iconiques du bar qui leur font défaut depuis des décennies, pour faire redécouvrir toute la richesse et la diversité du cocktail cubain. Les seconds, qui sont souvent les plus jeunes, désirent plus que tout apporter une approche plus facile et plus fun.

Heureusement, au bout d’un certain temps, on sait qu’un équilibre se met en place naturellement entre héritage et innovation. À l’image du barman américain qui a les yeux qui brillent à l’idée d’accéder
à une bouteille de rhum cubain ou d’Amer Picon, ou du barman australien qui en fait de même pour une bouteille de Suze, le barman cubain célèbrera les retrouvailles avec le Vermouth de Chambéry
(pour le Presidente), le Curaçao orange (pour le Daiquiri n°2), le Maraschino (pour le Daiquiri Frappé) et l’Absinthe (pour le Greta Garbo).

Bonne nouvelle pour cette dernière, l’absinthe Pernod qui apparaissait déjà dans les livrets de cocktails du mythique Floridita dans les années 1930, est à nouveau disponible à Cuba pour le plus grand plaisir des Cantineros !

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