Maria, Micka, Maca !

Après avoir créé en 2012 le Maria Loca, Ambassade dédiée à la cachaça, au rhum et aux cocktails à Paris, Michael est devenu en quelques années un expert recherché des eaux- de-vie de canne. Au Rhum Fest Paris 2016, où il lançait Maca sa marque de rhum épicé, c’était difficile de passer à côté de son Maca Show tant son énergie vibrante et sa popularité en ont fait une des attractions sympathiques du salon. Il nous raconte sa démarche.

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Rumporter : Michael, tu viens de lancer Maca et tu surfes déjà sur le succès apparemment ?
Michael Landart : Je suis très agréablement surpris par l’accueil en effet, puisqu’on a déjà vendu (en 15 jours), le premier run de production de 400 bouteilles. Mais, bon, il faut rester modeste et lancer rapidement un deuxième embouteillage.

R : Peux-tu nous en raconter la genèse de Maca ?
ML : Comme vous le savez je suis un grand amoureux des épices, de leurs senteurs, de leurs goûts et des voyages qu’elles inspirent. Faire mon propre spiced était une évidence mais à la base Maca n’était qu’une création pour la carte du Maria, élaborée dans la cuisine du bar.  Il a connu un beau succès auprès de la clientèle qui après l’avoir dégusté en cocktail, a fini par le boire sec. L’idée a alors germer de passer à la vitesse supérieure. Au cours des dernières années, j’ai rencontré beaucoup de bonnes personnes dans l’industrie, et j’ai donc fini par assembler les pièces du puzzle pour lancer ma marque basée sur une recette que j’avais eu le temps de peaufiner.

R : D’où vient le nom de Maca ?
ML : Maca, c’est une contraction de Maria Loca mais c’est surtout une épice du Pérou considérée comme vitalisante et anti-stress. Le nom porte donc une part de ce que nous aimons même si le rhum, au final, ne contient pas de Maca.

R  Parle nous de son élaboration, de ses ingrédients, de sa recette … secrète.
ML : La recette n’est pas secrète, je suis un homme ouvert. Le rhum vient de l’île Maurice, de la distillerie Gray’s, où j’ai demandé à Didier Noël de me fournir un rhum blanc assez aromatique. Il est ensuite expédié à Cognac où nous procédons à une lente macération d’épices fraiches. Il y a cinq épices dans la recette de Maca : des fèves de Tonka que tous les bartenders connaissent bien, du café, de la noix de muscade, du clou de girofle et de la cannelle ; que des choses simples. On n’invente pas la roue avec Maca, tout est dans l’équilibre. Au delà de la recette initiale, le travail du maître de chai, avec qui je bosse, est crucial ; à lui de surveiller de près les macérations pour procéder aux ajustements et surtout savoir arrêter la macération quand les épices ne donnent plus rien mais, au contraire, commencent à apporter une amertume désagréable.

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R : Bien sûr, vous ajoutez du sucre pour votre spiced
ML 
: Oui bien sûr, je le répète souvent, c’est un spiced pas un bitter. Maca a été conçu pour répondre à une offre manquante dans le monde des spiced rums car il ne contient ni arôme de vanille, ni caramel.  Le sucre (de canne) est là pour ne pas avoir qu’une macération d’épices fraîches non sucrée, sinon ça serait imbuvable et ce serait ni plus ni moins qu’un bitter.  Par conséquent la quantité de sucre contenue dans le Maca est juste là pour rehausser les épices tout en gardant la puissance du rhum.  Je tenais à que ce Maca sente le rhum et ne soit ni une liqueur de rhum, ni un arrangé. L’idée était de rabibocher les amateurs éclairés avec le spiced rum et amener de nouveaux consommateurs à l’aimer, car le spiced est une catégorie souvent mal considérée. Etant amoureux des épices et de la canne, il m’était obligé de donner mon interprétation de ce qu’est un spiced.

R : Suite à ce premier test à « grande échelle », as-tu prévu de faire évoluer la recette, de lancer des déclinaisons.
ML : On n’a produit que 400 bouteilles pour l’instant, donc on ne peut pas parler de « grande échelle » mais oui, j’ai bien envie d’apporter une légère amélioration via un affinage en fût. L’idée n’est pas de faire un vieillissement, mais un rapide passage en bois pour mieux fondre les arômes et les saveurs, apporter un peu de rondeur et surtout de longueur mais pour ça il faut qu’on trouve les financements parce que le prix des fûts en ce moment est juste dément. Je n’envisage pas de décliner la marque à l’infini, Maca est un spiced, un truc très simple mais … très bon (rires). On va donc acheter un ou deux tonneaux pour commencer et procéder à quelques tests.

R : Pour revenir au financement, tu es sur le point de lancer un participatif avec la plateforme Kiss kiss Bang Bang.
ML : Oui nous allons faire comme Nicolas Julhès de la distillerie de Paris ou comme ce producteur d’une liqueur de lait de chèvre qui vient de lever 15 000 €, pour pouvoir relancer la production. Pour le moment, notre coût de revient est très élevé mais nous espérons pouvoir produire un peu plus rapidement.

R : Avec quelles ambitions ?
ML : Nous n’avons pas de limite mais nous ne sommes pas pressés. L’iidée c’est de grandir en douceur, sans perdre son âme. Et nous avons d’autres projets en tête comme celle lancer notre propre cachaça (même si nous n’aurons pas le droit à l’appellation)… Quoi de plus naturel !!

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