Pour les 10 ans de votre magazine favori des personnalités décryptent les 10 dernières années, et donnent des pistes de réflexion pour les 10 prochaines…
Comment le marché du rhum a-t-il évolué ces 10 dernières années ?
Il y a eu une montée en puissance en termes de quantité. Depuis 10 ans, les exportations de rhums des DOM en Métropole ont progressé grosso modo de 30 %. Mais il y a aussi eu une extraordinaire amélioration de la qualité. Ou encore une incroyable segmentation due à l’innovation. Il y a 20 ans, l’offre de rhum était simple et monolithique.
Aujourd’hui il n’y a plus un rhum, mais des rhums des DOM : millésimes, parcellaires, brut de fûts… On a aussi vu arriver les arrangés depuis la Réunion, puis essaimer dans l’ensemble des DOM. Et ces phénomènes se rencontrent dans l’ensemble du monde du rhum, pas seulement dans les DOM.
Le problème que nous rencontrons, nous domiens, c’est que les distributeurs ont un peu tendance à considérer que le rhum est une grande famille, et à mettre tous les produits dans les mêmes rayons. Notamment les produits qui sont des boissons spiritueuses qui reprennent les codes et le packaging du rhum, et des vrais rhums. Ce n’est pas très lisible pour les consommateurs.
Comment va-t-il évoluer ces 10 prochaines années selon vous ?
Je n’ai pas de boule de cristal (même si j’aimerais bien en avoir une), mais je pense qu’on va continuer à explorer de nouvelles segmentations. Mais qu’en même temps il va y avoir un assainissement du marché.
Parfois les expériences vont un peu trop loin… On va également continuer à surfer sur la tendance de la mixologie, qui est d’ailleurs commune à tous les spiritueux. Elle permet d’amener de nouveaux consommateurs au rhum. Le rhum vieux va aussi continuer à se développer.
Spécifiquement dans le DOM, le spiritourisme est clairement en train de monter en puissance. Toutes nos entreprises avaient déjà un pôle de visites, mais ils se rendent compte à quel point c’est un capital extraordinaire vis-à-vis des consommateurs de passage. Lorsque rentrés chez ils seront en face d’un choix, ils sauront quoi choisir.
Avez-vous une actualité dont vous souhaitez nous faire part ?
Nous n’avons pas d’autre actualité que celle de nos membres. Notre fonction, c’est notamment de leur faciliter la vie et d’entretenir une relation fluide avec toutes les administrations qui considèrent que le rhum fait partie de leur périmètre : les douanes, la DEAL pour l’environnement, les ministères de l’Agriculture, des Outre-mer…
Que pensez-vous de Rumporter ?
C’est à la fois un outil de travail, et un média que je prends plaisir à lire. Il permet de m’ouvrir à d’autres façons de faire et de concevoir le rhum. D’ailleurs comme je voyage beaucoup, je suis abonné numérique, même si je me suis payé le numéro papier des 10 ans !