Le lent éveil du rhum en Chine

La canne à sucre a longtemps été une des matières premières de l’alcool traditionnel chinois, le Baijiu. Avant que cette pratique ne tombe en désuétude. Depuis quelques années pourtant les baijiu de vesou reviennent en grâce, dans le sillage d’un intérêt nouveau des Chinois pour le rhum. Cependant, les rhums qui ont le vent en poupe dans l’empire du milieu sont majoritairement bus en cocktails dans un cadre festif. La dégustation de rhums premiums restant anecdotique.

rhum en chine

L’histoire du rhum en Chine commence avec celle de la canne à sucre. L’Empire du Milieu est en effet une étape de l’odyssée qui verra la graminée voyager depuis sa Nouvelle-Guinée natale, jusqu’aux îles des Caraïbes. On sait que la Chine produisait déjà de l’alcool à partir de jus de canne fraîche (vesou) fermenté avec ses parties solides (bagasse) à l’époque de la Rome Antique.

Les premières traces écrites de son existence, on l’appelait alors « nectar d’or », datent en effet de la dynastie des Han (206 avant J.-C. à 220 après J.-C.). Mais il ne s’agit pas encore d’un alcool de distillation à proprement parler, et on est encore loin d’un spiritueux tel qu’on l’entend aujourd’hui. On utilisait bien un alambic chinois « Zeng » qui ne permettait qu’une distillation partielle et qui servait surtout à faire des médicaments.


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La véritable distillation n’apparut probablement que grâce à l’alchimie occidentale à partir de XIe siècle. Les Chinois mettent au point ce qui deviendra leur spiritueux numéro 1, le Baijiu, pendant la dynastie Yuan (1271-1368).

Le Baijiu est en général fabriqué à partir de céréales comme le sorgho, blé, riz, etc., et lorsqu’on en manque, de canne à sucre. Mais cette habitude perdit du terrain au fur et à mesure que l’agriculture chinoise se perfectionna.

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