Suite à la fin des quotas sucriers européens en 2017, qui assurait un écoulement des sucres réunionnais dans l’Union au-dessus des prix du marché, la tonne de sucre est passée de 490 à 315 euros en 2019. La canne à sucre repose encore sur des subventions importantes de l’Etat et de l’Union européenne, mais personne n’est capable de s’engager sur la pérennité de ces aides au-delà de 2021. Alors la filière débat, s’organise et le beau mot de « diversification » met tout le monde d’accord. Mais derrière ce terme plébiscité se cachent en réalité plusieurs conceptions.
La première consisterait à effectuer un bouleversement au sein de la filière elle-même, qui se nomme en réalité canne-sucre-rhum-énergie. Aujourd’hui, le sucre est la principale production. Les variétés de canne cultivées ont été créées pour en produire. Mais le Programme pluriannuel de l’énergie préconise de s’intéresser à la « Canne fibre ». Ce serait une variété de canne beaucoup plus fibreuse que sa cousine sucrière, 25% contre 15-17% actuellement, qui constituerait un combustible puissant. Rappelons qu’aujourd’hui la bagasse, par combustion, produit déjà 10% de l’électricité dans l’île.
RUMPORTER
Édition juin 2020
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