[Spiritourisme] L’Hacienda Santa Teresa lieu de tourisme et de patrimoine

Notre collaborateur Matthieu Lange a eu la chance de se rendre dans la vallée montagneuse d’Aragua. Suivez le guide !

Santa Teresa

Le spiritourisme se développe à grande vitesse dans nos outre-mer depuis plusieurs années. Mais ce phénomène est en réalité mondial. De l’Australie au Brésil en passant par la Barbade, le patrimoine sucrier et rhumier parfois toujours vivant, est entretenu et restauré pour recevoir du public.

Aujourd’hui c’est dans une Hacienda du Venezuela, chez Santa Teresa que nous posons nos bagages. Le site est ouvert au public depuis 1988, ce qui montre l’intérêt assez ancien des dirigeants pour le spiritourisme.

UNE VISITE À L’HACIENDA

L’hacienda est constituée de différents espaces dont le cœur est l’Aragua Cruz, la Croix d’Aragua. Cette croix est en réa- lité le carrefour des deux axes principaux du domaine, bordés de magnifiques palmiers de plus de 20 mètres de haut.

Au milieu de l’immense domaine s’élèvent les colonnes de distillation près desquelles les visiteurs sont conduits. Sous le regard relativement lointain de ces colonnes, ils peuvent voir, peint sur un grand mur, le processus de fabrication du rhum.

Mais alors que dans nos outre-mer l’appareil de distillation est fièrement exposé au public, le visiteur n’évolue pas aux pieds des colonnes à l’Hacienda. Principalement pour raison de sécurité.

Santa Teresa

Les colonnes sont aussi considérées, à raison, comme très, voire trop, techniques et nécessiteraient le cas échéant une présentation particulière. Dans les chais, les visiteurs peuvent cependant s’émerveiller de la masse des fûts présents sous leurs yeux. Les nuances de bois enrichissent la force visuelle de l’espace.

Des fûts d’âges différents sont dévoilés par les Maîtres de chais Nestor Ortega et Nancy Duarte. Les visiteurs se rendent dans les chais de vieillissement statique puis de vieillissement solera. Ensuite, les organisateurs conduisent les visiteurs à l’usine d’embouteillage.

La dégustation, organisée en fin de visite, se déroule dans la Bodega de Santa Teresa transformée en centre de congrès pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Une salle de dégustation et un chai privé y ont été installés.

LE PATRIMOINE DE L’HACIENDA

L’ancienne station ferroviaire El Consejo, située dans l’Hacienda, a été entièrement restaurée. Il s’agissait d’un des arrêts du Gran Ferrocarril de Venezuela, le Grand Chemin de fer du Venezuela, qui reliait Caracas à Valencia de 1894 à 1966. Le guichet a été réaménagé.

D’anciennes affiches ou coupures de journaux décorent les murs. Des wagons ont été restaurés. C’est à cet endroit que la boutique a trouvé sa place, à côté d’un bar et d’un restaurant. Mais de l’autre côté de l’hacienda, il existe un patrimoine peu exploité. C’est le lieu de l’ancienne sucrerie, à proximité de la maison du domaine.

La grande cheminée domine le site fait de vieilles pierres noircies mélangées à du béton. On ressent l’empilement des époques. A quelques mètres circule un cours d’eau mal défriché qui alimentait la sucrerie.

Santa Teresa

Seul un bâtiment sert à héberger l’alambic utile à la production du Rhum Santa Teresa 1796. Ces ruines ne sont pas montrées aux touristes mais elles ne sont pas pour autant aban- données. « L’Hacienda Santa Teresa est notre épicentre, notre origine et elle est la première entreprise productrice de rhum au Venezuela. Il est donc vital d’entretenir chacun de nos espaces. » rappelle notre guide Andrés Chumaceiro.

Aujourd’hui la végétation reprend partiellement ses droits pour donner une atmosphère romantique à l’ensemble. Santa Teresa se concentre en réalité sur le patrimoine vivant, la production et le rhum.

LA COMMUNAUTÉ DE JUAN MORENA

Depuis 2013, Santa Teresa finance directement, à travers le programme « Las Casas Blancas », la rénovation de la petite communauté urbaine jouxtant l’Hacienda. Le développement touristique et économique de l’entreprise ne peut se faire sans « améliorer les conditions de vie des habitants de la commune » affirme Bernardo Lopez.

Notre idée est que les touristes qui visitent l’Hacienda Santa Teresa aient également l’opportunité de connaître la communauté et de générer ainsi des revenus pour les habitants ».

Ainsi la place de l’Eglise a par exemple été restaurée. « Les maisons et les éléments urbains sont unifiés pour donner une esthétique évoquant les villages de Grèce ou du sud de l’Espagne », ajoute-t-il. Il s’agit ainsi de transformer la communauté de Juan Morena en une destination attractive pour les touristes.

Avec plus de 50 000 visiteurs par an, Santa Teresa fait de son Hacienda un élément essentiel de sa communication et de sa popularité. Plus d’une trentaine d’employés sont dédiés à l’accueil du public et aux visites sur le site.

Elle est la seule distillerie du Venezuela à être Single Valley et à posséder des infrastructures touristiques modernes, tout en ayant une histoire qui se confond avec celle du pays. Tous ces atouts lui donnent un avantage certain dans le domaine du spiritourisme.

Remerciements
Andrés Chumaceiro, Chief Operating Officer, Santa Teresa Bernardo López, International Business and Impact Director, Santa Teresa

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