Depuis quelques années déjà, et dans beaucoup de domaines, on essaie de retrouver les habitudes de consommation de nos anciens. Dans ce retour vers le futur, on peut y voir plusieurs intérêts : nostalgie, devoir de mémoire, économie ou comme ici dans le transport, pour l’écologie.
D’aussi loin que remonte la création des bateaux, l’homme s’en est toujours servi comme moyen de déplacement mais aussi de transport. Encore aujourd’hui, même si les bricks, ketch, goélettes, caravelles et autres clippers sont remplacés par d’énormes porte-containers (le plus gros étant Français d’ailleurs, cocorico !), 90% du commerce mondial s’effectuent par voie maritime et le rhum n’échappe pas à la règle…
Alors en pleine actualité marine avec le Vendée Globe 2016, je vous propose de partir à la rencontre de Guillaume Le Grand, co-fondateur de TOWT : Trans Oceanic Wind Transport.
R : Le décor étant posé et la philosophie de TOWT assimilée, venons-en au plus important, en tout cas en ce qui nous concerne : d’où vient le rhum que tu embouteilles ? En quelle quantité ? Pourquoi ce choix ? Combien de temps a-t-il vieilli avant que tu l’embarques? Combien de temps à durer la traversée ? Dans quelles conditions ? Bref, parle-nous de lui.
GL : Nous avons fait le choix de la Guadeloupe… pour des raisons de goût ; peut-être aussi parce c’est le meilleur ! Peut-être aussi parce que c’est la destination de la « Route du rhum » (qui va à l’envers, et sans rhum, comme vous l’aurez remarqué) et que la Martinique a toujours réussi à valoriser son savoir-faire exceptionnel avec brio.
Lorsque Mike Birch, le 29 novembre 1978, accoste à la marina de Pointe-à-Pitre en vainqueur, on lui tend une bouteille de rhum, qui passera à la postérité ; sur la bouteille on lisait clairement : Clément. Nous souhaitions rétablir une certaine vérité, et puis c’est en Guadeloupe que le premier rhum de l’histoire fut distillé ; là-bas, nous ne pouvons pas nous tromper.
Notre rhum a 4 ans de vieillissement tropical en foudre à Marie-Galante. Nous ne pouvons pas évoquer la distillerie, sans quoi nous n’aurions pas ce rhum exceptionnel aujourd’hui, mais déjà certains ont lu entre les lignes et la base en bouche ne ment pas. Toutefois nous avons un rhum de « derrière les fagots » de la meilleure des rhumeries de la « Galette », sur un produit particulièrement fruité et sur la canne, parce qu’élevé de façon spécifique et oxygéné.
Une belle histoire également de grand-père, du gérant actuel, qui souhaitait mettre en place une ligne de transport à la voile dans les années 1960 entre les petites Antilles. Il a réussi tout ce qu’il a entrepris, mais pas ça, c’est aussi cette rencontre qui nous a permis d’obtenir ce rhum exceptionnel, en vrac.