Plongeons ensemble dans les arcanes de l’AOC Martinique et des différentes IG qui encadrent les rhums des DOM (Antilles, Guyane et Réunion) à travers leur histoire, ce qui les rassemble, mais aussi ce qui les sépare.
Si le rhum AOC Martinique est une appellation connue des amateurs de rhum, les Indications géographiques (IG) pourtant nombreuses, le sont bien moins. Depuis plus d’un siècle maintenant, la France multiplie les appellations et indications dans le milieu des vins et des spiritueux.
A l’origine il s’agit de lutter contre la fraude. En 1905, une importante loi sur la répression des fraudes pose les bases juridiques des appellations. Les pratiques s’harmonisent lentement mais sûrement et cela aboutit à la création le 30 juillet 1935 du Comité National des Appellations d’Origine.
Les spiritueux métropolitains s’inscrivent aussi dans le mouvement, mais le rhum, malgré l’existence peu convaincante d’une Appellation d’Origine Simple (AOS), n’entre réellement dans la danse des appellations qu’à la fin du XXème siècle, lorsque le rhum de Martinique obtient une Appellation d’Origine Contrôlée. Les autres territoires d’Outre-mer créerons des Indications géographiques.
IG et AOC, quelles différences ?
L’Institut national de l’origine et de la qualité (l’INAO), chargé de la mise en œuvre de la politique des appellations et indications, définit l’Indication géographique ainsi : l’IG «identifie un produit agricole brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique».
L’IG consacre le savoir-faire des producteurs. Les rhums de Guadeloupe, de Guyane et de La Réunion répondent à une Indication Géographique.
L’Appellation d’Origine contrôlée «désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit». Si ces définitions peuvent paraître proches, c’est en réalité la notion de terroir qui fonde la construction d’une AOC.
«Souvent on résume le terroir au sol, mais il faut bien comprendre qu’il s’agit d’une interaction entre le végétal, le sol, le climat et le savoir-faire humain tout au long de sa production et de sa transformation.», pointe Marc Sassier, président du Syndicat AOC Rhum de la Martinique.