Regards croisés sur le Rhum 3/3 : de la Gascogne à Antigua avec François Lasportes

Un Gascon dans les vignobles du sud-ouest

Armagnac Laubade
François Lasportes, Maître de chai de Laubade – Armagnac

Je suis né en Gascogne et suis fier de mes origines. J’adore ma région et son ambiance mais je pense qu’il faut aller voir ce qui se fait ailleurs, aller à la rencontre des gens tant sur le plan professionnel que personnel. J’ai d’abord obtenu une licence de commerce puis effectué une formation en dégustation à Bordeaux à la fac d’œnologie DUAD et je suis en train de passer mon BTS viticulture-œnologie.

Je n’avais au départ pas de projet professionnel bien défini, j’étais seulement décidé à partir à l’étranger et à prendre l’air. J’ai ainsi commencé à travailler dans les vignes pour financer mes futurs voyages, en décrochant tout d’abord un contrat de saisonnier dans le Madiran qui s’est transformé en contrat permanent jusqu’en 2011 dans les vignobles d’Alain Brumont qui m’appris l’intransigeance et à qui je dois beaucoup.

J’en ai profité pour aller faire des saisons en Nouvelle-Zélande en 2009 et 2010 où j’ai découvert la rigueur anglo-saxonne et de nouvelles techniques, un brassage avec des employés venus du monde entier. Pour moi, l’armagnac étant mon prochain challenge, la marche au-dessus, avec une grande attirance pour les spiritueux et leur mystère, une fascination pour la magie de la distillation, du vieillissement et de l’assemblage et en 2012 j’ai rejoint Laubade en tant que maître de chai.

La découverte du rhum

Mon oncle professeur à la Réunion a ainsi ramené des bouteilles de rhum arrangé mais mon premier souvenir date de 2012-2013 quand j’ai découvert l’Extraroma d’Arcane dans un bar local, le Pachamama, qui a une carte phénoménale en rhum.

Armagnac LaubadeUne véritable révélation : le nez m’a bluffé, loin des rhums intenses mais souvent un peu basiques, mon premier rhum de dégustation avec grande complexité que je n’avais pas encore rencontrée, une bouche suave et tonique, interminable. Un vrai modèle, bravo à Christian Vergier ! Quand on a la passion, on ne compte pas.

J’ai découvert depuis cette révélation l’immense gamme aromatique des rhums, du végétal jusqu’au cuir et je me suis dit qu’il y a des choses à voir, à apprendre dans ce milieu pourtant si éloigné de l’armagnac et des eaux-de-vie de vin en apparence. 

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