Le premier Mondial du Rhum vient de fermer ses portes, voici donc un premier bilan de cet événement inédit, intéressant à bien des égards, très réussi, mais encore en rodage.
Par Fabien Humbert
Pendant trois jours (du 13 au 15 février 2024), la filière rhum s’est fièrement affichée en plein cœur de Paris, au palais Brongniart. C’est sous les magnifiques voûtes peintes par Alexandre Denis Abel de Pujol et Charles Meynier qu’une cinquantaine d’exposants (producteurs de rhum, mais aussi de fûts comme Seguin-Moreau, d’appareils de distillation comme Chalvignac, de solutions de stockage Kallafut, de bouteilles comme Berlin, mais aussi Business France, France travail, la CCI de Guadeloupe… des artistes…) s’étaient donné rendez-vous pour échanger et présenter leur activité aux professionnels et aux amoureux du rhum venus les rencontrer.
Bravo à Patrick Loger
Tout avait commencé le 13 février au matin avec la conférence plénière, où l’organisateur de l’événement Patrick Loger (notamment secondé par l’ancien ministre et actuel président du Conseil Supérieur de l’Oenotourisme Hervé Novelli) avait officiellement ouvert les travaux du Mondial du Rhum. On sentait de l’émotion dans la voix de cet homme qui s’est battu pendant plus de deux ans, souvent contre vents et marées pour faire de son rêve une réalité. Car la tenue de cet événement à Paris en février 2024 tient du miracle, tant Patrick a dû faire face à une véritable avalanche de défections, de coups du sort ! Rien que le fait que cet OVNI dans le « game » du rhum se soit tenu relève de l’exploit. Donc chapeau à l’artiste Patrick Loger et à ses équipes !
La Guadeloupe en force
Au cours de ces trois jours, la plupart des exposants et des visiteurs se sont réjouis de la qualité des intervenants lors des nombreuses conférences (plusieurs dizaines !), et celle des visiteurs. D’autres (moins nombreux) trouvaient les allées peu peuplées. Mais il faut dire qu’une bonne partie des visiteurs et des exposants étaient accaparés par les conférences, ou les projections.
Interrogé le 15 février quelques heures avant la fermeture des portes, Patrick Loger affichait déjà sa satisfaction. « Même si on ne jugeait pas la réussite du Mondial à la quantité de personnes présentes, nous pensons atteindre les 3 000 visiteurs, au lieu des 1 000 prévus au départ. » Côté exposants rhumiers, la Guadeloupe était particulièrement bien représentée, avec des marques comme Karukera, Montebello, Bielle (Marie-Galante), Mabi, Papa Rouyo, La Fumée… La Réunion était notamment représentée par Métiss, Arrangés Blard la Part des Anges… La Polynésie par Manutea (qui avait apporté les bouteilles de ses confrères). La Nouvelle-Calédonie par Terres du Sud. Le rhum Barrica nous venait du Venezuela, Eminente de Cuba, le grogue du Cap Vert (Vulcao, Musica e Grogue…) était bien représenté… De même que les embouteilleurs indépendants avec la Famille Ricci ou Opportune 1791…
Des axes de progression
Bien sûr, tout n’a pas été réussi, et on sentait qu’il s’agissait d’une première édition. Notamment parce qu’il a longtemps été déclaré qu’il n’y aurait pas de dégustation. Finalement si, et c’est tant mieux vu la qualité des exposants présents. Mais l’expérience n’était pas optimale, car tous ne disposaient pas de véritables verres de dégustation (elle se faisait souvent dans des dés à coudre en plastique) ou de crachoirs. On peut aussi regretter l’absence des Martiniquais (si ce n’est à travers les rhums de Philippe Madkaud !, de gros acteurs de Guadeloupe ou de la Réunion, des Guyanais… ou de grands groupes internationaux comme Havana Club ou Bacardi… qui auraient complété un tableau du rhum déjà fort beau.
Dans l’ensemble, toutefois, les choses se sont bien passées et Rumporter qui était exposant a pu mesurer sa cote de popularité au sein du monde du rhum avec de nombreux témoignages de sympathie et une pluie de compliments pour le numéro de 10 ans.
Reste désormais à savoir s’il y aura une deuxième édition du Mondial du rhum. Ce que nous souhaitons vivement.