« Le Rhum c’est pas sorcier » avec Mickaël Guidot

« Le rhum c’est pas sorcier », encore moins quand il est illustré ! Ce nouvel ouvrage balaie l’univers du rhum sous un autre format. Outre la fabrication, la dégustation, le fonctionnement d’une distillerie ou encore les incontournables recettes de cocktails l’auteur met également l’accent sur les effets de l’alcool sur le corps humain. Comment constituer son bar, comment conserver ses bouteilles, comment ne pas se faire arnaquer, vous saurez tout ! Rencontre son auteur, Mickaël Guidot.

"Le Rhum c'est pas sorcier" avec Mickaël Guidot

Adrien Bonetto : Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?

Mickaël Guidot : Je suis Mickaël Guidot, fondateur de ForGeorges.fr, un blog que j’ai fondé par passion pour les cocktails et les spiritueux. Et je suis également l’auteur des livres Le Whisky c’est pas Sorcier et Les cocktails c’est pas sorcier aux éditions Marabout.

AB : Qu’est-ce qui t’as amené à écrire un livre sur le rhum ?

MG : Au début je n’étais pas super chaud pour m’attaquer au rhum car j’avais peur d’ouvrir la boite de Pandore. Il y a tellement de choses à expliquer, et qui différent d’une région à l’autre… Finalement autour de moi et via mon blog, j’ai vu qu’il y avait une demande pour en savoir plus sur le rhum, de façon décomplexée. Avec l’espoir que les gens qui liront ce livre boivent mieux après, en sachant tout le travail qui est fait derrière, et toute l’histoire qu’il y a derrière le rhum. Et qu’ils s’intéressent encore plus à ce spiritueux !   

AB : Ce livre est très complet, pourquoi avoir choisi de l’axer sur les illustrations ?

MG : Les illustrations nous permettent de faire passer plus facilement les messages, ou de faire comprendre plus aisément des principes techniques. Pour faire comprendre la distillation continue par exemple avec une photo, il nous faudrait pas mal de blabla à côté. Avec les illustrations, on peut très facilement appréhender des choses qui pourraient faire peur.

AB : A qui s’adresse-t-il ?

MG : J’ai envie de dire que Le Rhum c’est pas Sorcier peut être lu par tout le monde ou presque. Il est pensé pour ne pas rebuter un novice qui veut s’initier au monde du rhum. Mais aussi pour apporter des éléments d’informations à un barman qui voudrait expliquer des choses à son client. Ou même un amateur qui aimerait en savoir plus.

AB : Les grands noms du rhum, peux-tu nous expliquer ta sélection ?

MG : Si ça n’avait tenu qu’à moi, j’aurais mis beaucoup plus de noms dans cette sélection. Mais ce n’était pas possible donc j’ai resserré sur des personnages dont nous avons oublié que c’était des humains avant d’être des marques. Mais aussi, j’ai voulu faire figurer des gens qui m’ont marqué par leur approche quand je les ai rencontrés comme Joseph ou Ian.

AB : Il y un passage sur l’effet de l’alcool sur le corps humain, est-ce important pour toi la prévention contre l’alcoolisme ?

MG : En ce moment, on voit qu’il y a un lobby hygiéniste de plus en plus puissant qui fait du mal à l’industrie. Si on leur laisse le monopole de la prévention, je pense que c’est une mauvaise stratégie car ces gens souhaitent juste voir les alcooliers fermer. Alors que je reste persuadé qu’il y a un juste milieu à trouver dans la prévention car de toute façon une personne qui est alcoolique est une personne malade qui a besoin d’aide et qui deviendra un mauvais consommateur. Donc tout le monde y perd au final.

AB : Questions plus personnelles, quels rhums bois-tu ? Quels cocktails ?

MG : Je bois vraiment tous types de rhums. J’aime la diversité de ce milieu donc ça va du Clairin d’Haïti, au rhum jamaïcain en passant par le rhum agricole. Même si en ce moment, j’ai tendance à être plus sur l’agricole.

Pour les cocktails, j’aime bien me laisser surprendre par les créations des bartenders. Mais sinon, un bon Mai Tai, ou un daiquiri bien fait me rendent toujours heureux.

AB : Comment vois-tu évoluer le marché du rhum dans les années à venir ?

MG : On voit que le marché du rhum intéresse de plus en plus de consommateurs. Ce sont les chiffres qui le disent : il existe des rhums accessibles et même de très belles bouteilles où il n’est pas nécessaire de lâcher son livret A pour se faire plaisir, comme c’est devenu malheureusement la norme pour d’autres spiritueux.

Après cette crise par contre, j’ai peur que les efforts faits pour éduquer et faire comprendre toutes les catégories de rhum ne tombent un peu à l’eau pour se recentrer sur les gros produits mainstream. En ce moment sur des groupes Facebook, je ne vois que des demandes d’avis sur des rhums qui ne devraient même pas porter ce nom…
En tout cas, j’ai hâte d’être au prochain Rhum Fest Paris car c’est là où l’on voit ce qui se prépare pour les années à venir.


"Le Rhum c'est pas sorcier" avec Mickaël Guidot

 

Le Rhum c’est pas sorcier
19,90€
191 pages
Edition Marabout