Le Bar de l’Ours, la passion du rhum en vidéo

Avec plus de 8000 abonnés et plus de 190 vidéos au compteur, la chaîne Youtube “Le Bar de l’Ours” devient incontournable pour les amateurs de jus de canne à sucre. A l’occasion d’un “blabla au rhum” avec Alexandre Vingtier, rédacteur en chef de Rumporter, nous avons rencontré Justin alias “l’Ours”, un passionné qui glisse petit à petit vers la professionnalisation de sa passion. 

Le Bar de l'ours

Adrien Bonetto : Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?

Justin Blanc : Bonjour, moi c’est Justin alias l’Ours. Mon parcours est un peu atypique puisque je suis arrivé dans le monde du rhum en tant que consommateur. Je suis amateur de Rhum et passionné de son univers, ses histoires et le partage autour de ce spiritueux.

Je ne suis ni barman ni propriétaire de bar mais bien un rhum addict avec un joli bar à la maison. Plus de 250 bouteilles au dernier décompte mais j’ai décidé d’arrêter de compter, ça énerve trop ma femme ! Je ne gagne pas ma vie avec la chaîne, loin de là même, je travaille dans la communication pour mon métier de tous les jours.

AB : Quand as-tu lancé ta chaine Youtube “Le Bar de l’Ours” ?

JB : J’ai lancé la chaîne le 26 janvier 2018. Il y a plus de 4 ans. Un peu sur un coup de tête. J’ai toujours eu une caméra dans les mains avec mon meilleur pote depuis tout jeune. C’est un peu une seconde nature, depuis mes 15 ans j’ai eu une caméra dans les mains et pour des trucs de tous les jours.

En 2014 je suis tombé dans le monde du rhum par hasard et petit à petit je m’y suis intéressé plus qu’à un autre spiritueux. Je me souviens j’ai dit à ma femme, « je vais ouvrir une chaine Youtube et y parler rhum ». Elle a rigolé et pris ça pour une de mes folies habituelles. Et finalement nous y voilà, des centaines de rhums goûtés plus tard.

Le Bar de l'ours

J’ai toujours connu le rhum, mon père avait toujours une bouteille de rhum blanc agricole à la maison. Et quand il fallait faire des cocktails lors des soirées alcoolisées de nos 18 ans, c’était moi le chef d’orchestre. Avec souvent du rhum en base de mélange. Par contre on était loin des blancs qualitatifs que je consomme aujourd’hui ! (rires)

J’ai de suite adoré la variété du monde du rhum et les histoires liées aux bouteilles. On y trouve souvent une part de magie et parfois une part d’inconnu, impossible à expliquer. En bref, on ne s’ennuie pas, et rien que ça ça me plait.

AB : D’ailleurs quelle est l’origine de ce nom ? 

JB : C’est plutôt rigolo, depuis toujours avec ma bande de copains, j’étais l’ours. Mon pseudo plus jeune était “Grizzly”, ça s’est transformé en ours au fur et à mesure des années. Et finalement quand les copains venaient à la maison ils disaient « on va au bar de l’ours ?! ». En désignant mon bar personnel dans mon salon. C’est resté et lorsque j’ai voulu ouvrir la chaîne Youtube ça a tout de suite fait sens dans ma tête que de l’appeler “Le Bar de l’ours”.

Le Bar de l'ours
Alexandre Vingtier et Justin

AB : Combien de vidéos/dégustations à ton actif ?

JB : Au 26 février, la chaine compte 193 vidéos dont 105 de dégustation d’un rhum seul. C’est en m’attardant sur les chiffres que j’arrive à me rendre compte du chemin parcouru depuis le début. Et mine de rien du temps passé pour l’ensemble de ces réalisations.

AB : Quels sont les rhums qui t’ont scotché ?

JB : En terme de rhums préféré, j’ai plusieurs terroirs que j’affectionne particulièrement. Marie Galante, la Martinique également mais surtout des territoires de mélasses, tels que l’Ile Maurice et la Réunion qui oscille entre mélasse et pur jus. Je suis un grand fana des Bélizes à haut titrage d’alcool et des gros Guyana gras, fruités et très chargés.

Dans mes coups de cœur j’ai un très bon souvenir d’un Bally millésime 1982 ou en jus plus récent du Bielle YQM sorti chez ExcellenceRhum. J’ai aussi gardé un bon souvenir du black tot Last Consignment qui est un peu un breuvage d’un autre temps et d’une autre trempe. Et sans parler Rhum, j’ai clairement pris mon pied sur un whisky Jura 1988 il y a quelques années. Un beau voyage étranger à mes goûts habituels.

AB : Quelles sont les rencontres (dans le rhum) qui t’ont le plus marqué ?

JB : C’est compliqué de répondre, tellement j’ai rencontré de superbes personnes. Au final, c’est surtout que j’ai l’impression d’avoir intégré une grande famille, avec des cinglés, des magiciens, des passionnés et toutes sortes de profil. Mais qui se met toujours d’accord sur un point. Déguster de bons produits et si possible avec des gens qu’on apprécie.

AB : Selon toi, quels sont les événements autour du rhum les plus aboutis ? 

JB : Le Rhum Fest Paris est vraiment LE salon du rhum. Malgré sa taille et les inconvénients qui en découlent, c’est pour moi le plus complet. Pour continuer sur le monde du rhum, le Rhum Society au bar 1802 est une vraie pépite, qui permet de favoriser la qualité des échanges et des rencontres. Enfin le Whisky Live, même étant axé whisky et malgré son gabarit important reste pour moi un bon moment d’échanges et de partage.

Le Bar de l'ours

AB : Tu as fait une cuvée avec Guillaume Ferroni, peux-tu expliquer à nos lecteurs comment ça se passe ?

JB : Pour le coup, cette cuvée numéro 1 était vraiment quelque chose d’expérimental. Je voulais fêter les 2 ans de la chaîne. Je me suis dit que j’allais contacter des distilleries pour faire une cuvée spéciale à quelques bouteilles. Au final la seule personne à m’avoir répondu est Guillaume. Et après avoir échangé ensemble sur mes souhaits, il m’a proposé sa vision de la chose. Il faut avouer qu’il a fait de la magie (comme à chaque fois quasiment) et qu’il a assemblé un jus assurément explosif et diablement bon. Au plus proche de mes goûts. Une vraie réussite. Au vu de l’engouement provoqué par cette dernière, j’avoue avoir été surpris et très motivé pour essayer d’en sortir une seconde avec plus d’exemplaires.

AB : Tu as également essayé le micro vieillissement, qu’as-tu tiré de cette expérience ?

JB : Du plaisir déjà. J’ai aujourd’hui 4 fûts à la maison et je commence à cerner les points clé d’un vieillissement en micro barrique. On s’aventure en réalité sur le « fait maison ». Beaucoup de monde réalise déjà sa bière ou son rhum arrangé, avec des kits ou leurs propres recettes.

Je trouve que faire vieillir son rhum pousse encore l’aventure à un autre niveau. Quel pied que d’essayer des marquages de fut avec des alcools de chez nous, de mélanger des rhums blancs, de goûter, se tromper, recommencer et finalement arriver à sortir un jus qui te plait. Et je dois avouer que je pousse le bouchon encore plus loin avec des étiquettes personnalisées et sur mesure. Si je ne me contiens pas, d’ici 2 ans j’aurais plus de futs que de bouteilles et je devrais demander le statut officiel aux douanes ! (rires)


Lire aussi : Avec le vieillissement en mini-fûts, devenez maître de (mini)chai !


AB : Quels sont tes futurs projets ?

JB : Je prépare l’arrivée de la cuvée numéro 2 de l’Ours. Qui sera présenté lors du Rhum Fest 2022 d’ici quelques semaines. Presque un an de travail pour pouvoir le sortir. J’ai réellement hâte. Et j’ai retenu les leçons de la première, il devrait y avoir 230 bouteilles contrairement aux 54 bouteilles pour la Baffe de l’Ours… En parallèle j’ai commencé à élaborer la cuvée numéro 3, un blanc cette fois, mais qui ne sera pas disponible avant janvier 2023.

Sur la chaîne, j’aimerais continuer à développer le concept des blabla au rhum et de pouvoir continuer à partager autour de notre alcool favori qu’est le rhum.

A côté de cela et en plus de mon boulot, j’ai ouvert une micro entreprise. Esprit de Canne. Mon souhait avec cette entité différente de la chaîne Youtube est de pouvoir transmettre mon savoir et surtout mon amour autour de l’alcool de canne à sucre.

Blabla au Rhum #4 avec Alexandre Vingtier à retrouver sur la chaine Youtube du Bar de l’Ours

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