Cachaça Gaya : Née au Brésil et élevée en France, opus 1.

“Née au Brésil et élevée en France”, c’est la baseline intrigante de la cachaça Gaya. Présentation d’un projet plus que d’un produit. 

Cachaça Gaya
© Estudio Euka

Un projet ? “En effet, Gaya n’est pas conçue pour être un one shot ou un mono-produit ” nous ont expliqué Ricardo Lopes et Nicolas Belauche, les deux créateurs de Gaya. Sous cette marque, au nom ambitieux, ils ambitionnent tout simplement d’explorer les terroirs de la cachaça. Et ils ont de quoi faire quand on envisage qu’il y a plus de 4 000 producteurs de cachaça au Brésil et que ceux-ci disposent d’un immense “réservoir” de diversité tant géographique que biologique. “Pensez qu’il y a plus de 150 variétés de canne qui poussent au Brésil dont 100 sont utilisées pour produire la cachaça, explique Ricardo, sans parler des innombrables essences` de bois  …  ”

Leur premier blend nommé “Jequitiba” est originaire du Minas Gerais, à Itaverava à 70 km de Belo Horizonte  dans le Cerrado brésilien en plein coeur du berceau historique de la production de cachaça artisanale. Pour son élaboration, les deux compères, par ailleurs, fondateurs des restaurants Boteco à Paris, ont choisi un producteur répondant à un cahier des charges très sustainable : culture raisonnée, récolte à la main, utilisation de la bagasse pour produire l’énergie de la distillerie, circuit de refroidissement fermé pour économiser l’eau, et alambic en cuivre de maximum 1000 litres.  Pour la petite histoire Ricardo raconte qu’il a lui-même participé à créer le circuit de refroidissement en boucle fermé, faisant économiser ainsi quelques dizaines milliers de litre d’eau à son partenaire producteur.

Alambic cachaça
©Estudio Euka

La fazenda Agrimar (ndlr : hacienda en portugais) qui pratique une fermentation 100% naturelle s’est donc mis au pas et une fois ce “détail” pratique réglé a fait ce qu’elle fait de mieux : une distillation douce avec une chauffe progressive dans ses petits alambics en cuivre.

Après une première maturation en fût d’inox, le blend est transféré dans des tonneaux de Jequitiba Rose (Cariniana Legalis) afin “d’accentuer l’estérification de sa palette aromatique tout en renforçant sa couleur naturelle“. Le jus n’est pas filtré afin de “préserver les arômes de jus de canne frais et de fleurs blanches”.

Développement durable au brésil = reforestation

Mais ce n’est pas tout, pour chaque tonneau de Jequitiba fabriqué, dix arbres sont replantés. Enfin, Acérola sur la gâteau,  grâce à l’embouteillage en France et la logistique des derniers kilomètres assurée en vélo (en tous cas à Paris) , Gaya contribue à diminuer l’empreinte carbone globale du projet, faisant au passage un pied de nez aux avocats de l’embouteillage sur les lieux de production.

Comme annoncé, “Jequitiba”  n’est pas que l’arbre qui cache la forêt amazonienne. Si elle peut à terme devenir le flag ship de la petite entreprise parisienne, c’est cette première référence qui financera les voyages d’exploration du duo. Il repart dès avril 2020 pour dénicher d’autres cachaças, d’autres terroirs … d’autres circuits de refroidissement.

Avec quoi reviendra-t-il ? Des expressions blanches, ambrées, des single casks, on ne sait pas encore, mais, Gaya, qui a par ailleurs l’ambition de produire la première cachaça vieillie en fût de cognac, s’inscrit bien dans un mouvement qu’on sent s’accélérer ces derniers temps avec les lancements en France de Novo Fogo et de Soledade

L’arrivée de la vraie cachaça, l’artisanale – qui combine 4 des facteurs de nature à exciter les geeks de la planète rhum : le pur jus, les alambics à repasse, les fûts en bois exotiques et le soleil – ne fait que commencer !

De quoi réchauffer les relations franco-brésiliennes. Affaire à suivre !

Notes de dégustation fournies par le producteur : jus de canne frais, miel, fleurs blanches.


Gaya Jequitiba

Bouteille de 70cl – 39%

PVC : Entre 35€ et 39€.

Distribution : réseau CHR et cavistes

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