Focus Distillerie : Barceló, un succès à l’âme écolo

Célébrant cette année ses 90 ans d’existence, la maison Barceló s’affirme comme l’une des plus modernes des Caraïbes et affiche de grandes ambitions internationales. Ses rhums sont élaborés uniquement à partir de jus de canne issu de ses propres champs et sont régulièrement primés dans les grands concours internationaux. Elle lance désormais son premier rhum certifié bio et devient le leader de cette catégorie naissante.

Par Gilbert Delos et Alexandre Vingtier

Barceló

Un an à peine après avoir débarqué sur l’île d’Hispaniola, le 5 décembre 1492, Christophe Colomb cherche à y introduire la canne à sucre lors de son second voyage et, quelques années plus tard, vers 1515, la production de sucre est suffisamment importante pour commencer à être exportée vers l’Espagne.

La ville de Santo Domingo, créée par le frère du navigateur en 1506, devient rapidement la ville hispanique la plus importante des Caraïbes et donnera par la suite son nom, Saint-Domingue, à cette île. Avec une telle antériorité, la production de sucre et donc de rhum aurait donc dû s’épanouir à Saint-Domingue…

Ce ne fut pourtant pas le cas, tout du moins sur la partie orientale de l’pile, car la couronne espagnole a interdit la distillation dans toutes ses colonies jusqu’en 1764, afin de protéger ses propres producteurs d’eaux-de-vie de vin, et il faudra attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour que se développent les premières distilleries à Saint-Domingue, alors que la partie occidentale de l’île, la prospère Haïti, est le principal producteur de sucre et d’eau-de-vie de canne au monde. Si quelques dizaines de petites unités de production existent, il faut attendre 1852 pour voir apparaître une future grande distillerie avec Bermudez et de grandes unités vers 1880 comme Brugal en 1888. Et si le sucre est largement exporté, le rhum reste essentiellement consommé sur place. 

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