MANA’O (depuis 2015)
La production du rhum Mana’o est une gageure. La marque se fournit en effet sur trois îles distantes de plusieurs centaines de kilomètres : deux hectares à Tahiti, un hectare sur l’atoll de Rangiroa et cinq hectares à Taha’a.
Soit huit hectares en tout cultivés en agriculture biologique, sachant que d’autres hectares sont en cours de plantation. Environ 35 000 bouteilles sont produites par an pour le moment. Les cannes sont récoltées et pressées localement, et le jus fermenté à Rangiroa et Taha’a.
Le jus est ensuite envoyé à Tahiti par bateau (à une journée de navigation) pour y être distillé. Les rhums sont ensuite envoyés dans les chais à barrique du Domaine du vin de Tahiti sur Rangiroa où ils sont stockés et où ils vieillissent.
« Ce circuit va être considérablement raccourci puisqu’une distillerie (indépendante de Mana’o) et un chai de vieillissement sont en cours de construction sur Taha’a, explique Olivier Duret. Mais l’embouteillage se fera à Tahiti car c’est là qu’est le marché. »
La gamme :
Pour le moment, la gamme bio comprend un rhum blanc Mana’o Tahiti à 50% un rhum blanc produit sur l’atoll de Rangiroa Mana’o Rangiroa à 48, 5%, un rhum Paille Mana’o Tahiti à 43%.
Nouveautés : un très confidentiel rhum vieux 2017 à 44,5% vieilli en fût d’armagnac, une édition limitée à 1800 bouteilles.
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MANUTEA (depuis 2015)
Si les rhums vendus uniquement en Polynésie portent la mention ‘rhum agricole’, ce n’est pas le cas de ceux vendus en Métropole, qui eux portent la mention rhum de pur jus de canne.
Mais c’est le même jus ! Les cannes à sucre proviennent du domaine Pari Pari à Taha’a et sur les parcelles Hotu Fenua cultivées sur Mo’orea.
La gamme :
Assez étendue, elle comprend un rhum blanc à 40%, un autre à 50% et un troisième baptisé Quintessence à 59, 9%, un rhum élevé sous bois à 42%, l’incontournable Vanilla Tahitensis à 44% qui séjourné au moins 6 mois dans des fûts de chêne français qui ont servi à l’élaboration d’extrait de vanille de Tahiti 45%, un rhum vieux VO à 43%, un très vieux rhum VSOP à 41%.
Il y a aussi eu plusieurs éditions brutes de fût en éditions limitées (bourbon Private Cask 59,6% et banyuls BNY21 Selected Cask par Rhum Attitude à 58,7% ou encore banyuls BNY13 V.O. Single Cask à 44%).
Les nouveautés : le bio 55% de Mo’orea arrive bientôt en rhum parcellaire puis en 2022 l’arrivée en Métropole du VSOP, un XO (2023 en Polynésie, 2024 en Métropole) et une édition spéciale VSOP qui aura séjourné dans des barriques de vin d’ananas.
TAMURE (depuis 1992)
Aujourd’hui, David Moux règne sur 17 hectares où la canne à sucre représente environ 10 hectares (on y cultive aussi des fruits). Une partie de la canne va aux jus de canne frais élaborés par la marque et le reste au rhum, qui représente environ 10 000 bouteilles à l’année.
Le domaine est cultivé en agriculture conventionnelle raisonnée. De la fiente de poule (du domaine) est utilisée pour amender la terre. Des herbicides sont passés une seule fois par récolte à la pousse, puis tout est désherbé à la main.
La distillerie dispose d’un alambic et d’une colonne. « La colonne est plus utilisée pour les punchs et les rhums arrangés mais nous avons comme projet de l’utiliser aussi pour produire des rhums blancs premium », explique Youk Moux.
La gamme :
La gamme Tamure punch comprend cinq références (fruits de la passion, liqueur d’orange, vanille de Tahiti, à l’ananas et au gingembre. Tamure propose aussi un rhum blanc pur jus de canne en double distillation à 56%. La marque avait sorti un rhum single cask de 12 ans il y a cinq ans mais il est aujourd’hui épuisé.
Les nouveautés : Tamure sort deux cuvées pour célébrer les 30 dans le la distillerie et honorer les deux fondateurs : David et Hélène Mouk. La cuvée ‘David’ est le fruit d’un assemblage de rhums millésimés de 2010, 2015 et 2017. Et la cuvée ‘Hélène’ est un millésime de 2006 (15 ans d’âge). A noter qu’en 2023, une nouvelle édition du single cask de Tamure est prévue.
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PARI PARI (depuis 2015)
Installés sur Taha’a au domaine de Pari Pari depuis 2005, Laurent Masseron et sa famille y produisent du rhum du pur jus de canne sous la marque T Rhum depuis 2015. Le domaine cultive trois hectares de canne (deux autres en projet), pas en bio, mais presque.
Décryptage : Laurent Masseron a commencé à produire des légumes bios, devenant le premier certifié de Polynésie mais, en 2009, déçu par le « laxisme » de la législation européenne encadrant le bio, il se déleste de sa certification. Reste que la canne est cultivée à la main, sans pesticides de synthèse et même selon certains principes de la biodynamie (le calendrier lunaire par exemple).
Son plus gros problème ? Les rats qui mangent les jeunes pousses et font chuter des rendements déjà bas. La marque achète aussi de la canne à une soixantaine de planteurs de l’île de Taha’a, ce qui représente une vingtaine d’hectares. Environ les deux tiers du jus de canne fermenté est revendu à leurs confères de Manutea et le tiers restant, soit 10 000 bouteilles, est distillé sur place et vendu sous la marque T Rhum.
La gamme :
On y trouve un rhum blanc T 55 à 55% donc, millésimé, des rhums paille, ambré et VO, le T Rhum Passion (35%) et une gamme de rhums finis dans divers fûts comme le sauternes, le madère ou le sherry.
Les nouveautés : Un VSOP arrive en cette fin d’année, un XO en 2022, accompagné d’un rhum parcellaire. A quand le retour de l’exceptionnel blanc cœur de chauffe ?