Comme un peu partout dans le monde, l’année 2020 a été fortement chamboulée par la pandémie Covid. L’économie de la Polynésie est d’autant plus touchée que le poumon économique est le tourisme.
C’est un véritable désastre pour l’activité économique qui tourne au ralenti en attendant le retour des vols internationaux. L’absence de touristes représente une perte importante pour les distilleries et pour ne rien arranger le gouvernement a interdit la vente d’alcool fort pendant le confinement.
Bien que cette période soit compliquée, les distilleries polynésiennes ont participé à un élan de solidarité et ont fourni de l’alcool pour produire du gel hydroalcoolique. Malgré toutes ces difficultés, la filière se structure et s’organise désormais autour d’un syndicat des producteurs de rhum. Il vise à développer et à défendre le fruit des planteurs et distillateurs : le rhum pure canne à sucre produit exclusivement en Polynésie française.
« Faire reconnaître l’identité si particulière de nos rhums au travers d’une démarche de type Indication Géographique. »
Ce produit rare et d’exception qui se targue d’utiliser des cannes ancestrales, comme la canne Otahiti, ainsi que des pratiques comme la première presse sur des sols allant du calcaire corallien à l’humus des fonds de vallées tropicales, dont certains produisent même en bio, a encouragé les producteurs à entreprendre des démarches auprès des autorités locales afin de faire reconnaître l’identité si particulière de ses rhums au travers d’une démarche de type Indication Géographique.
Il faut rappeler que le terroir de la Polynésie française se trouve dans l’hémisphère Sud avec une saisonnalité inversée et une superficie vaste comme l’Europe.
Ce territoire abrite de multiples microclimats, ainsi chaque distillerie peut récolter sur des périodes différentes en fonction de sa situation géographique. De manière générale en Polynésie, les planteurs indépendants de canne à sucre exercent une seconde activité professionnelle liée au tourisme.
Cette dernière étant nulle depuis fin mars, les planteurs ont pu se consacrer à l’entretien de leurs champs. Il est donc probable que les volumes de récolte augmentent significativement cette année. L’ensemble des distilleries estime une production annuelle à plus de 30 000 litres de rhum pur jus.
En outre, cette année s’annonce prometteuse en termes de qualité avec de belles cannes en bonne santé, un cru riche en cannes nobles et un fort potentiel aromatique.