Plus l’on parcourt la Guadeloupe, et plus la diversité de cet archipel étonne. Basse Terre, son volcan, sa forêt tropicale et ses champs de canne et de banane entre montagne et mer.
Grande Terre, son plateau calcaire et son immense bassin cannier, ses falaises et ses lagons. Et bien sûr Marie-Galante la paisible, telle une « Guadeloupe d’autrefois » avec ses charrettes à bœufs et ses cent moulins. Aussi, s’il y a une grande diversité de terroirs, il y a une histoire guadeloupéenne dont la canne à sucre est l’un des moteurs dès sa colonisation au milieu du XVIIe siècle.
L’usine sucrière de Gardel au Moule sur Grande Terre et la Sucrerie-Rhumerie de Marie-Galante (SRMG) sont d’ailleurs restées les plus grandes transformatrices de cannes (environ 700 000 tonnes par an) et sont au cœur de deux principaux bassins canniers de l’archipel, sauvegardant ainsi les paysages agricoles traditionnels.
C’est grâce à cette industrie sucrière qui n’a eu de cesse de progresser de siècle en siècle pour connaître son apogée après-guerre que la Guadeloupe a pu devenir un centre « rhumier » si important et si divers. Ainsi la Guadeloupe produit aujourd’hui encore majoritairement des rhums de mélasse, ce liquide sirupeux non cristallisable, résidu du raffinage du sucre, destinés avant tout à l’export.
Mais ce sont les producteurs de rhum agricole qui font la renommée de l’archipel : Damoiseau, dernière distillerie de Grande Terre et leader incontesté depuis une quinzaine d’années, Bologne sur les hauteurs de la capitale Basse Terre avec ses champs de canne noire, Longueteau de l’autre côté du massif de la Soufrière à Capesterre-Belle-Eau, le chai de vieillissement de Karukera à quelques pas de là, Montebello à Petit Bourg, Reimonenq et le Domaine de Séverin à Sainte Rose au nord de cette île volcanique, sans oublier Bielle, Père Labat (distillerie Poisson) et le Domaine de Bellevue sur Marie-Galante.
Après des années difficiles au tournant du millénaire, toutes ces distilleries ont su trouver des repreneurs ou des investisseurs pour se moderniser, se mettre en conformité avec les nouvelles normes environnementales qui font de l’industrie rhumière l’une des plus propres au monde et aujourd’hui investir encore et toujours dans leur outil de production pour s’agrandir et améliorer la qualité de leurs rhums.
Leurs ambitions ne s’arrêtent pas là. Forts de leur reconnaissance lors de nombreuses compétitions tant en métropole et dorénavant à l’étranger, tous cherchent à innover, à créer des cuvées spéciales et à augmenter la taille de leurs chais de vieillissement pour le plus grand plaisir des connaisseurs.
GRANDE TERRE
BASSE TERRE
Bologne
Domaine de Séverin
Karukera
Longueteau
Montebello
Reimonenq – Musée du Rhum
MARIE GALANTE
Domaine de Bellevue
Bielle
Poisson (Père Labat)