Master Distiller d’Angostura, Trinidad. Angostura emploie la distillation continue un utilisant jusqu’à cinq colonnes pour produire nos rhums légers : nous avons la colonne à vin/bière (wash column), un hydosélecteur, une colonne à rectifier, une colonne de récupération et la colonne finale.
Étiquette : expert
Master Blender d’Appleton, Jamaïque. Chez Appleton, nous utilisons aussi bien la colonne que l’alambic. Nos rhums coulent à 96% à la sortie de la colonne et à 86% à la sortie de l’alambic. L’alambic est la méthode traditionnelle de distillation depuis la création du rhum. Cette distillation en petites cuvées est considérée comme un art.
Directeur de la distillerie Neisson, Martinique. Nous utilisons une colonne de distillation en cuivre de type Savalle de 1952 avec 15 plateaux d’épuisement et 5 plateaux de concentration. Son débit est de 8000 litres de vin par heure et nous recueillons le rhum à 73%. La colonne est là pour sublimer une bonne fermentation, l’essentiel reste donc la matière première soit la qualité de la canne.
Brugal, République Dominicaine. Notre appareil distillatoire consiste en deux colonnes de distillation. La première, appelée colonne d’épuration, sépare les alcools du reste du moût. Près de son sommet, on y extrait les vapeurs alcooliques dont une partie retourne dans cette même colonne pour créer du reflux tandis que l’autre est condensée pour redevenir liquide.
Master Blender Santa Teresa, Venezuela. Nous possédons trois appareils distillatoires, deux appareils de distillation continue regroupant quatre colonnes chacun et un alambic. Tous sont en cuivre ou en acier inoxydable.
Master blender de Diplomatico, Venezuela. Nos systèmes exclusifs de distillation ont une importance prédominante dans l’origine de la qualité de nos rhums, étant donné que la distillerie la plus polyvalente au Venezuela et l’un des plus polivalentes des Caraïbes.
Responsable de la Qualité chez Bellonie et Bourdillon Successeurs (La Mauny, Trois Rivières et Duquesne), Martinique. Contrairement aux idées reçues, la distillation continue en colonne permet d’assurer un fractionnement efficace. Les composés les plus lourds sont en effet renvoyés dans la colonne après condensation d’une fraction de la vapeur de tête effectuée par le chauffe-vin.
Responsable de la production de Saint James, Martinique. Même s’il est d’usage de séparer la colonne de l’alambic, la colonne est également un alambic, il faut séparer la distillation continue de discontinue. Chez Saint-James, nous travaillons le rhum agricole A.O.C. sur des colonnes créoles.
PDG Rhumerie Chamarel, Maurice. Nous avons 3 appareils à distiller, à savoir une colonne de type Barbet toute en cuivre (la colonne d’épuisement contient 24 plateaux et la colonne de concentration 8 plateaux) et deux alambics en cuivre de 20HL chacun, l’un est à col de cygne (type cognac) et l’autre est surmonté d’une colonne de concentration de 7 plateaux (type armagnac).
Directeur de la distillerie Longueteau, Guadeloupe. A l’époque de mon père Paul-Henri Longueteau, dans les années 1950, nous disposions des deux appareils. Il m’a toujours expliqué que les résultats qualitatifs des deux étaient assez différents, avec pour lui une préférence sur l’alambic traditionnel.
Directeur de la distillerie Foursquare, Barbade. Nous avons un alambic pot still à double retors surmonté d’une petite colonne de rectification et deux colonnes de distillation, versions modernes de la colonne Coffey. Nous associons l’idée de distillation en alambic à la production artisanale traditionnelle de rhum, avec une valeur intrinsèque réelle et non seulement perçue.
Nous avons quatre appareils distillatoires : trois alambics pot stills, deux John Dore à double retors et un Vendome surmonté d’une colonne de rectification, et une colonne double de type Coffey. Le rhum coule de la colonne entre 94% et 95,9% tandis qu’il coule entre 84% et 85,6% des pot stills.
Nous distillons depuis 1710, et en colonne depuis 1925. La distillerie a connu des améliorations constantes dont les dernières en mai 2014 et axées sur le rhum traditionnel. Nous avons un alambic en cuivre, qui nous sert accessoirement à faire des cuvées particulières.
En matière de vieillissement, on peut dire qu’une année passée sous les tropiques correspond à deux ou trois années en Europe. Les journées chaudes et ensoleillées tout au long de l’année entraînent une accélération, tandis qu’en Europe, le vieillissement s’arrête presque durant la saison froide.
Le rhum vieillit partout différemment. Bien sûr il existe une corrélation entre la température, l’humidité et la pression atmosphérique. Chaque facteur va infléchir le rythme du développement de chacun des processus de construction des saveurs.
Nous pouvons affirmer sans détour que les rhums des Antilles vieillissent plus rapidement que les eaux-de-vie stockées dans les chais métropolitains. La part des anges se situe autour de 8 % par an en Martinique. Ce phénomène est exceptionnel ! L’influence du climat est donc prépondérante.
Je ne crois pas au concept de vieillissement « accéléré » mais plutôt à un vieillissement différent. Je n’ai pas encore vu d’études scientifiques rigoureuses sur le sujet mais on peut penser qu’à elles seules des températures élevées agissent sur la vitesse des réactions et sur la chimie fondamentale.
Les conditions de vieillissement ont une grande influence sur le rhum. Comme Zacapa vieillit à haute altitude, le climat plus froid l’aide à se relaxer durant ce processus. La part des anges y est réduite mais avec nos techniques spécifiques, grâce à notre propre système de solera, cette part des anges est accrue. Aussi le climat influence les caractéristiques organoleptiques du rhum. Les différents types de fûts jouent également un grand rôle.
Les règlementations de la Communauté Caribéenne, des Etats-Unis, du Canada et de l’Union Européenne exigent que mention d’âge sur l’étiquette soit celle de la plus jeune eau-de-vie entrant dans l’assemblage. L’Association des Producteurs de Rhum des Caraïbes (WIRSPA) adhère à ce principe qui garantit une meilleure information…
Le rhum vieillit indéniablement plus vite sous le climat tropical :la température est un catalyseur pour le processus chimique que l’on appelle maturation. De plus, nous le savons empiriquement car nous avons comparé le même rhum vieilli aux Caraïbes et en Grande-Bretagne.
Les rhums vieillissent plus vite sous les tropiques grâce à une température moyenne annuelle plus élevée. La part des anges en est une mesure objective mais ce n’est pas le seul critère. L’humidité, tout comme en Europe, est très importante car elle agit sur les transferts entre l’intérieur et l’extérieur du fût.
On considère généralement qu’un rhum vieillit deux fois plus vite sous les tropiques que dans les chais européens plus froids. La part des anges est un facteur financier à prendre en considération en tant que perte directe et en tant que coût d’opération lorsque l’on doit ouiller, remettre à niveau les fûts pour réduire l’évaporation.
Nous avons aux Antilles une influence non négligeable du climat, la température et l’humidité ambiante agissent sur le vieillissement. Nous disposons d’un chai de vieillissement humide qui va agir directement sur la perte alcoolique mais également sur le volume puisque la part des anges est comprise entre 8 et 9% par an.
Aux Antilles il n’y a pas d’hiver mais au contraire une température annuelle supérieure à 17°C. Sachant que les réactions (bio)chimiques sont plus rapides lorsque la température augmente, on comprend aisément que l’évolution d’un rhum est plus rapide et l’évaporation ainsi que la micro-oxydation à travers le bois s’en trouvent accentuées.
J’aime autant les rhums de mélasse que ceux de pur jus de canne. Aussi on trouve aujourd’hui de plus en plus d’entreprises qui mélangent ces deux types de rhum parce que l’agricole apporte des arômes et saveurs qui manquent à la mélasse.
A l’instar des plus grands alcools, nous pouvons parler de terroir pour les rhums agricoles. Sur une île aussi petite que la Martinique, les rhums du Sud sont totalement différents de ceux issus des terroirs du Nord.
Le rhum agricole peut devenir le summum du rhum blanc mais doit changer complètement. En effet, avec les lois sur le contingent, sa consommation n’est que locale et en métropole et à faible prix.
Les rhums agricoles non vieillis sont des alcools courageusement aromatiques, intéressants et il y aurait beaucoup à dire mais ils n’ont pas mes faveurs.
Le rhum produit à base du pur jus de canne qui obtient alors l’appellation « rhum agricole », longtemps cantonné à un public de connaisseurs, est parvenu aujourd’hui à se faire connaître…
L’agricole blanc est beaucoup plus parfumé et riche que le rhum de mélasse qui est souvent trop sucré et trop doux avec moins de longueur en bouche.
Ce que j’ai à dire sur le sujet s’applique aux rhums blancs et vieux comme pour les cocktails. Je pense d’ailleurs qu’un bon rhum est à la fois un rhum à déguster…
Les rhums agricoles sont uniques au monde. Ils sont, par nature, différents et spéciaux. Le trop petit nombre de rhums agricoles disponibles à la consommation…
Premièrement je n’ai pas de religion. En blanc j’aime l’agricole parce qu’il a du goût, du nez et qu’il parfume mon cocktail.
Honnêtement en dégustation pure, je préfère sans hésiter le rhum agricole. Par contre en cocktails, je suis plus mitigée.
Honnêtement, je ne pense pas qu’un style soit meilleur que l’autre bien que les rhums de mélasse soient plus répandus…