Le vesou est un peu la matière première de tout rhum. C’est le ‘vin’ de…
Étiquette : vesou
Le débat mérite d’être posé même si il est question ici du sexe des anges.…
Vesou ou mélasse ? Les deux, mon capitaine ! Bien évidemment Rumporter défend la diversité du rhum mais cette question soulève en réalité plusieurs enjeux.
Nous distillons depuis 1710, et en colonne depuis 1925. La distillerie a connu des améliorations constantes dont les dernières en mai 2014 et axées sur le rhum traditionnel. Nous avons un alambic en cuivre, qui nous sert accessoirement à faire des cuvées particulières.
En matière de vieillissement, on peut dire qu’une année passée sous les tropiques correspond à deux ou trois années en Europe. Les journées chaudes et ensoleillées tout au long de l’année entraînent une accélération, tandis qu’en Europe, le vieillissement s’arrête presque durant la saison froide.
Le rhum vieillit partout différemment. Bien sûr il existe une corrélation entre la température, l’humidité et la pression atmosphérique. Chaque facteur va infléchir le rythme du développement de chacun des processus de construction des saveurs.
Nous pouvons affirmer sans détour que les rhums des Antilles vieillissent plus rapidement que les eaux-de-vie stockées dans les chais métropolitains. La part des anges se situe autour de 8 % par an en Martinique. Ce phénomène est exceptionnel ! L’influence du climat est donc prépondérante.
Je ne crois pas au concept de vieillissement « accéléré » mais plutôt à un vieillissement différent. Je n’ai pas encore vu d’études scientifiques rigoureuses sur le sujet mais on peut penser qu’à elles seules des températures élevées agissent sur la vitesse des réactions et sur la chimie fondamentale.
Les conditions de vieillissement ont une grande influence sur le rhum. Comme Zacapa vieillit à haute altitude, le climat plus froid l’aide à se relaxer durant ce processus. La part des anges y est réduite mais avec nos techniques spécifiques, grâce à notre propre système de solera, cette part des anges est accrue. Aussi le climat influence les caractéristiques organoleptiques du rhum. Les différents types de fûts jouent également un grand rôle.
Les règlementations de la Communauté Caribéenne, des Etats-Unis, du Canada et de l’Union Européenne exigent que mention d’âge sur l’étiquette soit celle de la plus jeune eau-de-vie entrant dans l’assemblage. L’Association des Producteurs de Rhum des Caraïbes (WIRSPA) adhère à ce principe qui garantit une meilleure information…
Le rhum vieillit indéniablement plus vite sous le climat tropical :la température est un catalyseur pour le processus chimique que l’on appelle maturation. De plus, nous le savons empiriquement car nous avons comparé le même rhum vieilli aux Caraïbes et en Grande-Bretagne.
Les rhums vieillissent plus vite sous les tropiques grâce à une température moyenne annuelle plus élevée. La part des anges en est une mesure objective mais ce n’est pas le seul critère. L’humidité, tout comme en Europe, est très importante car elle agit sur les transferts entre l’intérieur et l’extérieur du fût.
On considère généralement qu’un rhum vieillit deux fois plus vite sous les tropiques que dans les chais européens plus froids. La part des anges est un facteur financier à prendre en considération en tant que perte directe et en tant que coût d’opération lorsque l’on doit ouiller, remettre à niveau les fûts pour réduire l’évaporation.
Nous avons aux Antilles une influence non négligeable du climat, la température et l’humidité ambiante agissent sur le vieillissement. Nous disposons d’un chai de vieillissement humide qui va agir directement sur la perte alcoolique mais également sur le volume puisque la part des anges est comprise entre 8 et 9% par an.
Aux Antilles il n’y a pas d’hiver mais au contraire une température annuelle supérieure à 17°C. Sachant que les réactions (bio)chimiques sont plus rapides lorsque la température augmente, on comprend aisément que l’évolution d’un rhum est plus rapide et l’évaporation ainsi que la micro-oxydation à travers le bois s’en trouvent accentuées.
Si les rhums élaborés avec 100% de pur jus de canne frais produit dans les départements français d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion) sont agricoles, cette précieuse mention ne peut être apposée sur l’étiquette des autres rhums de pur jus de canne frais
La proportion de Rhum Agricole est de 85% en Martinique, exactement le double de Guadeloupe & Marie-Galante (43%) qui produisent donc plus de rhum à partir de mélasse que de jus de canne.
J’aime autant les rhums de mélasse que ceux de pur jus de canne. Aussi on trouve aujourd’hui de plus en plus d’entreprises qui mélangent ces deux types de rhum parce que l’agricole apporte des arômes et saveurs qui manquent à la mélasse.
A l’instar des plus grands alcools, nous pouvons parler de terroir pour les rhums agricoles. Sur une île aussi petite que la Martinique, les rhums du Sud sont totalement différents de ceux issus des terroirs du Nord.
Le rhum agricole peut devenir le summum du rhum blanc mais doit changer complètement. En effet, avec les lois sur le contingent, sa consommation n’est que locale et en métropole et à faible prix.
Les rhums agricoles non vieillis sont des alcools courageusement aromatiques, intéressants et il y aurait beaucoup à dire mais ils n’ont pas mes faveurs.
Le rhum produit à base du pur jus de canne qui obtient alors l’appellation « rhum agricole », longtemps cantonné à un public de connaisseurs, est parvenu aujourd’hui à se faire connaître…
L’agricole blanc est beaucoup plus parfumé et riche que le rhum de mélasse qui est souvent trop sucré et trop doux avec moins de longueur en bouche.
Ce que j’ai à dire sur le sujet s’applique aux rhums blancs et vieux comme pour les cocktails. Je pense d’ailleurs qu’un bon rhum est à la fois un rhum à déguster…
Les rhums agricoles sont uniques au monde. Ils sont, par nature, différents et spéciaux. Le trop petit nombre de rhums agricoles disponibles à la consommation…
Premièrement je n’ai pas de religion. En blanc j’aime l’agricole parce qu’il a du goût, du nez et qu’il parfume mon cocktail.
Honnêtement en dégustation pure, je préfère sans hésiter le rhum agricole. Par contre en cocktails, je suis plus mitigée.
Honnêtement, je ne pense pas qu’un style soit meilleur que l’autre bien que les rhums de mélasse soient plus répandus…