C’est Jean-Baptiste du Tertre qui, le premier, décrit la fabrication du rhum français. Entre 1640 et 1657, il effectue plusieurs voyages aux Antilles et, en 1667, présente le tafia, sans le nommer, dans son Histoire générale des Antilles habitées par les François qui reprend les écrits d’un premier récit de voyage de 1654.
Il y écrit : « Les cannes brisées et épuisées de leur suc, aussi bien que les écumes, ne sont pas inutiles ; car pour les écumes des seconde et troisième chaudières [à sucre], et tout ce qui se répand en le remuant, tombe sur le glacis des fourneaux et coule dans un canot, où il est réservé pour en faire de l’eau-de-vie […] le sirop mélasse, ou composte, est encore une assez bonne marchandise, dont l’on fait les pains d’épice dans l’Europe ». Le tafia de l’époque n’est donc même pas fait avec de la mélasse, mais avec les écumes et tout ce qui déborde des chaudières lors de l’extraction du sucre, que l’on pourrait considérer comme de la mélasse appauvrie.
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