« Boisson composée d’eau-de-vie ou de rhum, d’eau chaude sucrée et de citron, » le grog trouverait ses racines dans l’Inde du XVIIème siècle. Il a traversé les siècles, lutté contre les maladies et se réinvente aujourd’hui sous la houlette des barmen adeptes de la mixologie.
La définition actuelle du Dictionnaire est la suivante : « Boisson composée d’eau-de-vie ou de rhum, d’eau chaude sucrée et de citron ». Le grog trouverait ses racines dans l’Inde du XVIIème siècle et plus précisément dans le punch, dont la plus ancienne référence date de 1632. Le mot Punch serait issu de l’hindi « Paanch » signifiant cinq. Il était le nom d’une boisson contenant cinq ingrédients, à base de rack, d’eau et d’épices. Le mot « rack » était synonyme d’eau-de-vie mais pas forcément de rhum (ndlr : le rack désignait toutes les eaux-de-vie de l’Océan indien, de canne, de sèvre de cocotier ou palmier, aujourd’hui appelées arrack). Une autre hypothèse consiste à dire que le mot « punch » viendrait du mot anglais « puncheon », futaille servant à contenir divers liquides dont le rhum. En 1653, dans les Voyages et observations du sieur de La Boullaye Le Gouz, l’auteur présente un breuvage qu’il nomme « Belleponge […] qui signifie une boisson dont les anglais usent aux Indes faite de sucre, suc de limon, eau-de-vie, fleur de muscade et biscuit rôti ».
Ce témoignage est complété par François Bernier qui évoque en 1699, dans son récit de voyage en Inde, le « Bouleponge » à savoir « un certain breuvage composé d’Arac, c’est-à-dire d’eau de vie de sucre noir, avec du suc de limons, de l’eau et un peu de muscade râpée».
Aux Amériques, William Hughes nous apprend en 1672, que le « Punch », « ordinairement bu par les planteurs », « est fait d’esprit de vin (ou alors avec du rhum), d’eau et de sucre, avec assez de jus de citron vert pour lui donner du piquant et de la force ». La recette du grog telle qu’on la connaît aujourd’hui, existe donc déjà, en 1672 mais n’en porte pas encore le nom.