Les yeux dans le Shaker : David Cordoba alias Mr. Daïquiri

Un look de Don Draper, un accent latino, une élégance hors-pair pour manier le shaker, David Cordoba s’est fait connaître comme l’éminent Brand Ambassador du rhum Bacardí. Aujourd’hui, ce chef barman venu d’Argentine vole de ses propres ailes pour l’amour du rhum et du Daiquiri. Rencontre avec une grande personnalité internationale du cocktail.

David Cordoba

Laurence Marot : Vous êtes argentin et originaire de Buenos Aires, capitale confidentielle dans le monde du cocktail. Comment le monde du bar est arrivé sur votre route ?

David Cordoba : Détrompez-vous sur cet a priori du monde du cocktail en Argentine et spécifiquement à Buenos Aires. La capitale regorge de plusieurs bars et barmen de niveau international et de plus en plus reconnus. Citons plusieurs noms de gens talentueux comme Tato Giovannoni de Floreria Atlantico, Ludovico De Biaggi de Basa Gonzalo Cabado de Narda Comedor, Sebastian Garcia de Presidente, Sebastian Atienza de Drinks Consultant ou encore Fede Cuco de Verne Club.

On ne peut certes pas comparer Buenos Aires avec Londres ou New York mais il est important de souligner que l’Argentine a souffert d’un climat économique et politique conflictuel pendant plusieurs décennies. Cette conjecture difficile n’a pas aidé la croissance et le développement de l’industrie des boissons comparé aux autres grandes villes du monde (sans oublier les nombreuses restrictions locales pour l’importation de spiritueux, qui s’effacent depuis peu, ndlr).

Maintenant, pour répondre à votre question, on peut dire que le monde du bar est arrivé dans ma vie comme il pourrait l’être pour beaucoup de gens, en fréquentant et buvant des verres dans de bons établissement et en découvrant le monde des spiritueux. Mais aussi par fascination pour ces marques étonnantes et variées derrière le bar. Je me souviens très bien du soir où j’ai rendu visite à l’un de mes amis, barman dans un nouveau bar à cocktails, The Spot, où il débutait. C’était il y a 20 ans. J’ai été totalement séduit par ce lieu qui venait d’ouvrir à Buenos Aires. Le propriétaire de l’établissement, Diago Calb, avait été formé à l’école new-yorkaise. Celui-ci avait introduit dans la ville un nouvel esprit du bar ainsi que des compétences et des techniques inédites. Après de nombreuses soirées passées là-bas, j’ai demandé à ce talentueux barman de me former en échange d’un travail non rémunéré au bar. C’est à ce moment que ma carrière a vraiment commencé.

LM : Vous avez rejoint rapidement la scène cocktail anglo-saxonne en Angleterre et en Écosse. Quels y ont été vos mentors et qui vous a transmis cette classe très britannique ?

DC : Lorsque je suis arrivé en Écosse au début des années 2000, j’ai dégoté le seul endroit qui pourrait donner du travail à un Argentin sans connaissance en anglais, un bar-club latino. C’était très amusant mais à la longue, l’esprit craft des bars à cocktails de Buenos Aires me manquait. Ce sentiment de nostalgie m’a forcé à perfectionner mon anglais et à chercher rapidement une autre place hors de la communauté latino. Après plusieurs années à œuvrer dans différents bars à Edimbourg, j’ai eu la chance d’être guidé et encouragé pour mener ma carrière vers un niveau supérieur grâce aux concours de cocktails. 

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