Grégoire Gueden, directeur des activités spiritueux du groupe GBH, esquisse le futur des Rhums Saint-Maurice

Le directeur des activités spiritueux du groupe GBH revient pour Rumporter sur le rachat des rhums Saint-Maurice et l’avenir du rhums guyanais. 

Ernest Prevot et Grégoire Gueden
Ernest Prevot et Grégoire Gueden

Comment s’est noué le rachat des Rhums Saint-Maurice par GBH ?

A 71 ans, Ernest Prevot n’avait pas de successeur intéressé par la reprise de l’entreprise au sein de sa famille. C’est malheureusement assez courant de nos jours, et il est vrai que diriger une distillerie est un métier qui demande beaucoup de passion, d’énergie et de sacrifices… c’est un véritable sacerdoce !

Il cherchait donc depuis quelques mois un repreneur capable de poursuivre le développement de la distillerie et qui soit qualifié pour continuer à écrire l’histoire de cette entreprise à laquelle il a donné près de 40 ans de sa vie.

Ernest Prevot et Bernard Hayot se connaissent depuis très longtemps et ont un profond respect mutuel. Ernest avait suivi l’évolution des distilleries de rhum de notre Groupe (Clément, JM, SLD…) et nous a donc choisi comme partenaire stratégique pour donner un nouvel élan à cette entreprise emblématique de la Guyane.

Quel sera le rôle d’Ernest Prévôt dans le futur ?

Nous avions mis une condition à ce rapprochement. Nous souhaitions qu’Ernest reste à nos côtés pour continuer à incarner l’identité de la distillerie et de ses marques. Il a accepté et sera désormais dans un rôle moins opérationnel (fini les Cayenne/Saint Laurent du Maroni à 4 heures du matin). Il pourra s’appuyer sur une équipe de collaborateurs compétents et dynamiques que nous allons étoffer. Il pourra aussi compter sur le savoir-faire de nos équipes marketing et utiliser nos réseaux commerciaux à l’international. Il ne fait aucun doute qu’il restera toujours le meilleur ambassadeur du rhum guyanais.

La Belle Cabresse
Quels sont les projets de GBH pour la distillerie de Saint-Laurent du Maroni et de ses marques ?

Notre projet tient dans l’équation gagnante « Agriculture + Industrie + Marché Local + Exportation ».

La matière première agricole est un élément clef. Nous allons donc nous attacher à accentuer le développement de la culture de la canne à Saint-Laurent-du-Maroni en accompagnant les quelque 40 planteurs partenaires de la distillerie.

Si nécessaire, nous mettrons en culture de nouvelles parcelles de canne dans l’ouest Guyanais.

Nous allons poursuivre la modernisation de la distillerie, augmenter sa capacité de production et continuer à améliorer la qualité de ce rhum dont les qualités organoleptiques et gustatives rivalisent sans nul doute avec celles de ses meilleurs cousins antillais.

Nous voulons être en capacité de fournir le marché local mais aussi développer la notoriété et les ventes de la Belle Cabresse et de la Cayennaise en France, comme à l’international. Ce développement permettra d’offrir une belle vitrine au territoire car je reste persuadé que chaque bouteille de Belle Cabresse est une ambassadrice de la destination Guyane. Le rhum est un élément patrimonial, mais c’est aussi un acteur indirect de la politique touristique et de l’attractivité du territoire.

Quelle est selon-vous l’identité des rhums de Guyane ?

Je dois d’abord dire que nous sommes extrêmement fiers de désormais porter les couleurs de cette entreprise symbolique de la Guyane Française. C’est une grande fierté, mais nous mesurons que c’est aussi une immense responsabilité !
La rhumerie de Saint Maurice et ses marques la Belle Cabresse ou la Cayennaise, sont des éléments du patrimoine vivant de la Guyane. L’entreprise occupe un rôle très particulier dans le cœur de chaque Guyanais. A nous de pérenniser et faire fructifier ce précieux capital et faire en sorte de hisser le rhum guyanais au même rang que les plus grands spiritueux au monde. Il le mérite et nous ferons tout pour !

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