Bien que très ancienne, l’histoire de cette mythique distillerie jamaïcaine est souvent méconnue. Ses rhums n’ont jamais été commercialisés sous son nom, sauf très récemment, et elle a failli disparaître à cause d’un incendie en juillet 2018. Et pourtant, elle a fait rêver plus d’un passionné de rhums, à commencer par Alexandre Gabriel, un de ses actuels copropriétaires.
Des origines plutôt vagues
Long Pond signifie littéralement «grand étang» en anglais mais c’est en réalité le nom d’une montagne du nord de la Jamaïque. Et c’est surtout celui d’un domaine agricole planté de canne à sucre dont le nom apparaît pour la première fois au XVIIIe siècle. Il est en effet mentionné dans l’histoire de deux cousins, les Clarke, qui est aujourd’hui le nom de la ville la plus proche, Clark’s Town.
L’un d’entre eux, Simon, baronnet de Salford (près de Manchester), a été exilé en Jamaïque en 1730 pour «faits de grand banditisme» alors qu’il était tout de même officier dans la Royal Navy… Il y rejoint son cousin qui était arrivé sur l’île huit ans auparavant comme «émissaire de la Couronne». Et c’est lors du mariage du fils de ce dernier en 1760 également appelé Simon Clarke que le nom de Long Pond apparaît, comme celui d’un domaine dont il devient propriétaire.
C’est du moins ce que raconte Luca Gargano dans son Atlas du Rhum (Flammarion) qui précise ensuite que : «on ne retrouve plus trace des propriétaires successifs jusqu’en 1921»… ce qui fait tout de même près de deux siècles de black-out total ! Y avait-il une distillerie ou, à tout le moins, une sucrerie ? Nul ne le sait avec certitude, même si cela est probable, à en juger par l’ancienneté des équipements qui se trouvent toujours dans les bâtiments actuels.
Cet article est issu de l’édition Rumporter de septembre 2019
Découvrir les offres d’abonnement