Alors qu’elle vient d’être rachetée par un mystérieux propriétaire amoureux du patrimoine de son île, la distillerie de Grand Réduit ne produit plus de rhum, et ce depuis les années 1960. Mais elle laisse derrière elle une histoire aussi longue qu’épatante.
D’après la légende et les dires du Père Labat (1663 – 1738), ce serait monsieur Benjamin d’Acosta qui fonda une sucrerie à l’habitation Grand Réduit à quelques kilomètres de Saint-Pierre.
Mais selon certains experts comme l’historien Jacques Petitjean-Roget, il s’agirait plus vraisemblablement de monsieur Louis Jacob qui l’aurait fondée dans les années 1650, 1660. Juif, lui aussi, il aurait été chassé du Brésil en 1654, par les Espagnols, comme ses coreligionnaires hollandais jugés hérétiques, et aurait trouvé refuge dans les Caraïbes.
Le gouverneur de la Martinique, monsieur Duparquet ayant eu connaissance de son savoir dans l’industrie sucrière, consentit à monsieur Louis Jacob une propriété.
Une habitation qui sert de modèle
Une fois installé M. Jacob mit en culture 250 pas en canne, 200 en vivres, 200 en gingembre et 250 en savane et 600 restaient « en bois debout » pour pourvoir à l’alimentation des bœufs, qui servaient comme force motrices pour les moulins de la sucrerie, et les transports.