eRcane, le laboratoire de la canne que le monde nous envie

C’est à Saint-Denis de la Réunion que se trouve l’un des centres de recherche spécialisés dans la canne les plus pointus de la planète. Si son objectif premier est d’augmenter la production de sucre des planteurs de l’île, ses variétés de canne à sucre essaiment partout sur la planète (notamment aux Antilles) et il a créé nombre de variétés servant actuellement à produire du rhum. Visite d’un acteur incontournable du rhum d’aujourd’hui et de demain !

eRcane
Variété R579

On le sait peu mais la Réunion abrite le seul centre de recherche spécialisé dans la création de canne à sucre des DOM (le Centre Techniques de la Canne à Sucre des Antilles ou CTCS se concentre sur les pratiques culturales).

Baptisé eRcane, il est situé à Saint-Denis même. Mais il gère en fait 200 hectares de canne à sucre réparties sur sept stations autour de l’île, chacune d’entre elles pouvant faire de 20 à 40 hectares. « A titre comparatif, les Australiens ont cinq stations de sélection pour 400 000 hectares en production, nous en avons sept pour 22 000 hectares, donc le dispositif est colossal à l’échelle de la Réunion, se félicite Bernard Siegmund, le directeur d’eRcane. Si on devait créer aujourd’hui ce centre de recherche, cela ne serait sans doute pas possible. »

La taille et l’importance d’eRcane s’explique d’abord par ses origines. Il a en effet été créé voilà plus de 90 ans (en 1929) par la puissante industrie du sucre. Aujourd’hui, c’est un GIE (groupement d’intérêt économique) des deux sucreries de l’île, celles de Bois Rouge et celle du Gol… qui sont elles-mêmes rattachée au groupe Tereos, le géant sucrier français.

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Laurent Barau devant les 100 000 pousses

La référence française, reconnue dans le monde entier

Mais à quoi sert ce dispositif hors norme ? eRcane est divisé en deux branches principales, l’une est dédiée à l’agronomie avec la création variétale depuis 1929 et les techniques culturales depuis 2007 (dont les recherches portent sur la maîtrise de l’enherbement, la fertilisation, le travail mécanique du sol) et l’autre est la division industrielle (systèmes numériques, bioraffinerie, chimie verte…).

Aujourd’hui, nous nous concentrerons sur son volet agronomique et plus spécifiquement à la question de la création variétale. Pourquoi ? Parce que c’est principalement pour ce savoir-faire que le laboratoire réunionnais est connu et reconnu dans le monde entier !

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Une bonne canne est une canne qui produit du sucre

La création variétale consiste à mettre au point de nouvelles variétés de canne à sucre plus performantes, c’est-à-dire qui s’adaptent aux différents types de climats et de sols de l’île pour produire davantage de sucre.

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