Compagnie des Indes modernise son packaging et opère une refonte de sa gamme.

On les aimait pourtant bien ces bouteilles, avec leurs étiquettes un peu vintage qui faisaient voyager dans un passé un peu mythifié, leur opacité qui laissait la part belle à l’imagination quant à ce qui se trouvait à l’intérieur. Sans parler des noms souvent amusants comme Venragua et Tahïtaïnic, ou de la multiplicité sans fin des cuvées sorties de l’imagination et de la créativité du fondateur la Compagnie des Indes, Florent Beuchet (au moins 600 à l’en croire !)…

Compagnie des indes

Une page se tourne

C’est pourtant bien une page qui se tourne pour lui, et pour nous, car, 10 ans après ses débuts et 2 ans après son association avec le groupe Picard Vins & Spiritueux à travers sa filiale Terroir Distillers Artisanal Brands, c’est l’heure de la réinvention.

Compagnie des Indes va dévoiler lors du Whisky Live (il y avait eu un avant-goût au salon Wine Paris et au Rhum Fest) sa nouvelle gamme, ainsi que de nouvelles cuvées.

Parlons contentant pour commencer. Les bouteilles ont perdu 30 % de leur poids et sont désormais translucides, les étiquettes sont plus colorées et design. Bref c’est bien fait, moderne, même si au passage cela perd un peu de sa magie. Sans doute la nostalgie qui parle.

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Une nouvelle gamme permanente

Côté contenu, les fondamentaux de la marque sont toujours là : transparence (on donne le taux de sucre), refus des filtrations à froid ou de la coloration, inventivité, savoir-faire en matière d’assemblage et de maturation.

On retrouve dans la gamme principale des références (elles sont cinq) qu’on avait aimées plus ou moins amendées. “Great White” est désormais un assemblage de deux rhums de pur jus de canne de la République Dominicaine, un fermenté 24 à 48 heures (en majorité), l’autre, 15 jours (high ester). 5 grammes de sucre ajouté, 25,90 €, 40 %. Résultat, un pur jus intéressant notamment pour pimper un cocktail.

Vient après “Latino”, un rhum du Venezuela de 4 ans (5 dans la précédente gamme) à 32,90 €, 40 %, qui met en exergue tout ce qu’on attend d’un « rhum de copains ou de tous les jours ». C’est rond, sur la vanille, les épices et le café, raisonnablement complexe. 15 g/l ajoutés, 32,90 €.

Ensuite “Pacifico” est un assemblage de rhums de Thaïlande et du Panama à la fois aromatique et doux (6 ans) avec là aussi 15 g/l de sucre, pour 54,90 €, 40 %.

Viennent ensuite nos deux préférés de cette gamme permanente, le “Jamaica”, qui était le chouchou de Florent et qui a donc été reconduit en une version un peu plus jeune (4 au lieu de 5 ans) : 57 %, assemblage de pot still et de colonne, sans sucre ajouté à 49,90 €. Un bon rhum jamaïcain de dégustation.

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Et enfin Compass, le même rhum que le Great White avec une proportion égale de rhum léger et de high ester (en quelque sorte, le petit frère du 100 % high ester dévoilé au Rhum Fest 2025), très agréable et surprenant avec des arômes de menthe poivrée, d’olive verte, de sucre roux (0 sucre ajouté pourtant) : 51,2 %, 36,90 €.

On a aussi pu voir aussi (mais pas les déguster) la 15e édition de “Boulet de Canon” et d’une édition limitée nouvelle mouture (“Sirène”). Et c’est surtout sur ces petites cuvées de geek qu’on attend Florent Beuchet puisqu’il a été un des premiers à nous faire découvrir des destinations alors confidentielles (Australie, Fidji, Thaïlande…), ou des techniques d’affinage expérimentales.

On a donc hâte de voir la suite ! Longue vie à la Compagnie des Indes nouvelle formule.