La DGCCRF s’interroge sur l’opportunité d’harmoniser les mentions de vieillissement portées par les producteurs de spiritueux sur leurs bouteilles. En effet, un rhum XO a 6 ans d’âge, mais cette mention correspond au même nombre d’années de vieillissement pour un cognac et un calvados pour le moment mais elle diffère pour un armagnac (10 ans) ou un brandy (variable selon les appellations mais en règle générale bien moins)… Outre le fait que les mentions de vieillissement sont propres à l’histoire de chaque spiritueux, et donc forcément spécifiques, la profession n’est pas d’accord pour une harmonisation qui ne concernerait que les produits français, tandis que les produits similaires importés (en particulier le rhum !) peuvent mentionner à peu près ce qu’ils veulent en termes de vieillissement sur leurs bouteilles, sans que quiconque ne cherche à remettre en question ces mentions, au motif notamment qu’il s’agit de méthodes propres à chaque pays ! Lorsqu’un consommateur déguste un rhum indiquant Solera 15 sur son étiquette, cette mention le laisse subjectivement apprécier un très long passage en fût mais comprend-il que cela ne correspond pas à 15 ans de vieillissement minimum? Les rhums ne sont pas a priori contre une telle harmonisation à condition que celle-ci se fasse au niveau européen pour ne pas perdre, une fois de plus, en compétitivité à l’heure où les frontières européennes s’ouvrent très largement aux rhums des pays tiers sans que la réciproque ne soit vraie !