Rumporter : Quels sont selon vous les motivations des défenseurs de la taxation du rhum ?
J.I : En 2004, la sénatrice de la Réunion Anne-Marie Payet est parvenue à obtenir une petite notoriété nationale en imposant le pictogramme « femme enceinte » sur les bouteilles d’alcool vendues en France. Ce qui était une bonne chose. Mais en 2018 la députée Monique Orphée a voulu surfer sur cette thématique de l’alcoolisme et a proposé d’aligner la taxation des rhums des DOM sur celle de la Métropole.
Elle a été conseillée par l’addictologue David Mété, chef du service addictologie au CHU de Bellepierre de Saint-Denis, dont le but ultime est d’empêcher les alcooliques de boire, ce qui est cohérent. Le problème est, et c’est là où je ne suis absolument plus d’accord, que le Dr Mété et la Députée Orphée font passer les Réunionnais en général pour des alcooliques, ce qui est absolument faux.
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R : La Réunion souffre-t-elle d’un problème d’alcoolisme plus sévère qu’ailleurs ?
J.I :Déjà, il faut commencer par rétablir la vérité : La réalité des chiffres de la consommation d’alcool publiés par l’AARS en 2018 montre que la consommation déclarée d’alcool concerne proportionnellement moins d’individus qu’en métropole, de même que la quantité d’alcool pur mise à la consommation par habitant. La Réunion ne boit pas plus d’alcool que la Métropole ou que les autres DOM.
RUMPORTER
Édition avril 2019
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