Isautier va renforcer sa présence en métropole avec La Maison du Whisky

Nous avons appelé Cyril Isautier, directeur de la branche Rhum du groupe Isautier, pour prendre des nouvelles de l’île après le passage de l’ouragan Batsirai, et faire le point sur une année 2022 qui s’annonce chargée. Elle sera notamment ponctuée par la sortie en métropole de 3 rhums vieux (5, 7 et 10 ans) et d’une nouvelle gamme d’arrangés à destination des cavistes. Le tout en partenariat avec La Maison du Whisky.

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Cyril Isautier, directeur de la branche Rhum du groupe Isautier

Fabien Humbert : Bonjour Cyril, comment allez-vous après le passage de l’ouragan Batsirai ?

Cyril Isautier : Mieux qu’à Madagascar (Batsirai y a fait au moins 92 morts nlrd) ! Nous avons eu de la chance dans notre malheur, l’œil du cyclone est passé à 200 km de la Réunion. Il y a quand même eu des dégâts cependant. L’agriculture a souffert. Ici il n’y a plus de salades ou de tomates par exemple. La nature va mettre plusieurs mois à s’en remettre.

FH : Et y a t il des dégâts sur la récolte de canne à sucre ?

CI : Oui, ça a quand même soufflé fort et j’estime qu’on va perdre 5 à 10% de la récolte. Mais il est encore un peu tôt pour se prononcer.

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FH : Est-ce que comme aux Antilles, les cyclones et les tempêtes tropicales sont plus fréquents à la Réunion ces dernières années ?

CI : Il faudrait poser la question à Météo France, mais je n’en ai pas l’impression. Mais après un an de gilets jaunes, et deux ans de covid, on se serait bien passés d’un cyclone je vous avoue… En ce moment, ce qui nous inquiète davantage, c’est l’augmentation du prix des matières premières et des coûts. Verre pour les bouteilles, bouchons et même papier pour les étiquettes, tarif du fret… tous subissent des augmentations à deux chiffres.

FH : Parlons rhum, comment se porte la marque ?

CI : Bien, voire même très bien. Les ventes de nos arrangés continuent de bien se porter en métropole. Malgré la concurrence de Rivière du Mât (19,9%), nous restons les leaders avec 27,6% de parts de marché en valeur, contre 19,9% Le marché des rhums blancs est en décroissance par contre, ils se vendent moins bien, et le marché se déplace sur des rhums mieux valorisés : les arrangés, les rhums bruns et les rhums vieux.

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FH : Et à l’export ?

CI : A l’international, nos rhums arrangés se portent bien. Nous avons par exemple été référencés par la SAQ au Québec. Notre nouveau distributeur La Maison du Whisky nous conforte dans l’idée que nous avons fait le bon choix d’opter pour des arrangés sans morceaux de fruits en bouteille. C’est mieux perçu à l’international.

FH : Justement, parlez-nous de votre nouveau partenariat avec La Maison du Whisky ?

CI : Nous sommes très heureux de travailler avec eux. Dès le départ, ils étaient intéressés par nos caractéristiques : une maison à taille humaine, avec une histoire, dans la même famille depuis des dizaines d’années. Cela correspondait bien à ce qu’ils cherchaient. Mais ils nous ont prévenu d’emblée que si nos produits ne les convainquaient pas, ils ne travailleraient pas avec nous.

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FH : La dégustation s’est bien passée apparemment !?

CI : Oui puisque nous avons fait affaire !

FH : Alors, quand pourrons-nous avoir accès à vos rhums vieux en métropole ?

CI : Nous avons déjà sorti deux cuvées de 16 ans d’âge, un rhum de mélasse et un rhum agricole en partenariat avec Velier en début d’année, mais tout a été vendu avant même d’être commercialisé. Trois de nos références de rhum vieux, le 5 ans, le 7 ans et le 10, vont sortir en métropole en avril sur des volumes un peu plus importants.

FH : Dans quel circuit de distribution seront-ils disponibles ?

CI : Chez les cavistes. D’ailleurs en avril toujours, nous lançons une gamme d’arrangés dédiés aux cavistes, appelée ‘La fresque des arrangés’. Ils raconteront l’histoire de la Réunion avec des produits locaux, notre rhum traditionnel de sucrerie, un peu moins de degré (30° au lieu de 40) et un peu moins de sucre.

www.isautier.com