Rivière du Mât est la distillerie la plus discrète de la Réunion et pourtant la plus importante en termes de volume. Importante par sa taille et par sa diversification (lire l’article consacré la technologie verte mise en œuvre chez Rivière du Mât).
Située à Saint-Benoît, Rivière du Mât, créée en 1886, est à l’origine une sucrerie de la ville de Bras-Panon. Elle possédait une distillerie tout comme une foultitude d’entités comparables. En 1984, le Groupe Quartier Français, propriétaire de plusieurs distilleries et sucreries, décide de regrouper les distilleries Rivière du Mât et du Gol sur le site de Beaufond à Saint-Benoît, qui hébergeait également une unité de production rhumière. Cette fusion de trois distilleries donne naissance à un géant du rhum capable de consommer jusqu’à 70% de la mélasse de l’île, c’est-à-dire environ ce que le groupe pouvait produire avec ses sucreries.
Lors de la partie de Monopoly géante qui s’est jouée suite à l’explosion du Groupe Quartier Français entre 2010 et 2012, Rivière du Mât s’est retrouvée dans l’escarcelle de la puissante Martiniquaise, présidée par Jean-Pierre Cayard, propriétaire entre autres, des distilleries Saint James et Depaz, et dont le siège est, comme son nom ne l’indique pas, à Charenton-le-Pont dans le Val-de-Marne. Acquérir Rivière du Mât, produisant entre 50 000 et 60 000hl (ndlr : 6 millions de litres) de rhum par an, permettait à la Martiniquaise d’investir dans la distillerie ayant le plus fort potentiel de développement. L’idée n’était certainement pas de verrouiller le marché local en menant une politique de prix offensive, mais bien de faire fructifier le savoir-faire de la distillerie acquis ces dernières années, notamment dans le domaine du rhum vieux grâce à Christian Vergier.
RUMPORTER
Édition juin 2020
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