Covid-19 : Interview de Valérie Klein de Rhum Island

Interview réalisée le 08/04/2020

Rumporter  : Le coronavirus est encore timide sous vos latitudes, mais l’inquiétude est grande. Pouvez-vous nous faire un point à date de l’évolution de la maladie à Saint Martin ? Est-ce que les services de santé de l’île ont su se relever après l’ouragan  ?

Valérie Klein  : Pour le coté français, cela se passe plutôt bien. Les quelques personnes en état d’urgence ont été évacuées en Guadeloupe et le confinement a été mis en place le même jour qu’en France. Les malheureux souvenirs du cyclone nous ont appris la patience, la «  non-panique  », et le recours au système D (pour mémoire l’ouragan a donné lieu à un couvre-feu pendant 2 mois sans eau ni électricité. La situation actuelle est presqu’un luxe pour nous (sourires).

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En revanche, du côté Hollandais, cette partie dépendant de la couronne de Hollande où le confinement a été plus tardif, le pays a continué à fonctionner normalement, conséquence les cas ont largement augmentés en une semaine.

Ce qui a contraint Mme la Ministre de Sint-Maarten à appliquer les mêmes règles que la dans la partie française voire en beaucoup plus stricte avec un confinement total depuis le 04/04  :   interdiction de sortie, livraison de course à domicile. En accord commun entre les 2 îles, les frontières sont fermées et gardées 24/24 par nos 2 polices. C’est assez inédit car cette frontière est restée ouverte depuis 1848…

R : Alors que nous sommes en pleine période de récolte, pouvez-vous nous raconter concrètement comment vous vous êtes organisés sur le site de production. Quels métiers sont en télétravail, au chômage partiel ou nécessitent une présence physique ?

VK : Nous dépendons directement de nos distillateurs de Guadeloupe et Marie Galante pour l’approvisionnement en rhum. Pour l’instant, pas de recul, c’est la période de récolte … Pour les transports, pas de souci, il y a un bateau par semaine ce qui nous a permis de nous approvisionner pour l’éthanol à 96° nécessaire à la production du gel hydro alcoolique.

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R : Vous avez été vus sur les réseaux en pleine production de gel en partenariat pouvez-vous nous raconter la démarche  ?

VK  : Rhum Saint-Barth et Rhum Island sont nos 2 marques. Les 2 sont produites à Saint-Martin. Les démarches ont été compliquées, et le nouveau décret n’était pas encore validé pour les producteurs d’alcool lorsque nous avons entamé le processus. Mme la Préfète nous a parfaitement accompagnée afin de permettre de mener à bien cette action solidaire.

R : Si oui, comment cela se passe-t-il concrètement ? S’agit-il d’un achat de la part de l’état ? Qui fixe le prix ? A qui devez-vous concrètement livrer cet alcool ?

VK  : Cette action n’a aucun but commercial, c’est le fruit d’un travail d’équipe volontaire, des pharmaciens de Grand case et Laborex et de dons des pharmaciens et de l’hôpital de Saint-Martin (H20, Glycérol, paraffine) et  de 2000 l d’alcool de la part du Syndicat des rhumiers de Guadeloupe et Marie-Galante via la SIS Bonne-Mère à St rose.

R : Savez-vous quelles conséquences, la crise impliquera sur votre propre production de rhum ?

VK : Aucune idée, il est trop tt pour le dire, surtout que le seul aéroport internationnal est fermé, et que Saint-Martin et Saint-Barth vivent à 90% du tourisme  : Americains, Canadiens, eEuropéens… L’aeroport ne réouvrira pas tant que l’épidemie ne sera pas écartée

R : Avez-vous déjà perçu un impact de la crise sur les ventes ?

VK : A cela oui, tous les restaurants sont fermés, nous n approvisionnons plus que les supermarchés et autres stations service … quant à l’export vers la France, à l’heure où je vous parle, j’ai envoyé une palette avant la crise sanitaire et je ne sais même pas si elle bien arrivée à Bordeaux  

 

 


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