A1710 va doubler sa capacité de production

Par Fabien Humbert, envoyé spécial en Martinique

La distillerie fondée par Yves Assier de pompignan voit grand et va se doter notamment d’un deuxième alambic hybride. Une 4e Perle Rare est aussi prévue pour 2022.

A1710 chai
© Caroline Van Pradelles

C’est l’heure des grandes manœuvres chez A1710, la distillerie installée sur l’ancienne habitation du Simon, au François en Martinique. Un 2ème alambic à colonne, baptisé la Douce Alice, va venir seconder le premier (la Belle Aline), ce qui lui permettra de doubler ses capacités de production.

Le moulin actuel, qui broie en moyenne 4 tonnes de cannes par jour, va être remplacé par un dispositif plus performant qui lui permettra de transformer 8 tonnes de cannes à sucre en jus. Le chai de vieillissement qui accueille aujourd’hui 150 fûts, sera remplacé par un bâtiment plus imposant, ce qui portera sa capacité de vieillissement à 350 fûts, selon les estimations de Cédric Paviot, le maître de chai. La date de début des travaux, et la question de l’approvisionnement en canne, sont encore en cours de discussion.

A1710
Yves Assier de Pompignan © Caroline Van Pradelles

Un rhum de Martinique, hors AOC

Quoiqu’il en soit, c’est un véritable changement de dimension qui se prépare pour l’une des plus petite distillerie de l’île, fondée en par Yves Assier de Pompignan et inaugurée en 2016.

Rappelons qu’A1710 reste une sorte d’OVNI dans le ciel du rhum martiniquais. Quelques différences majeures viennent en effet la distinguer des autres distilleries. D’abord la canne à sucre est récoltée toute l’année et donc le rhum est produit en continu, alors qu’elle est coupée pendant la période sèche (en gros les 6 premiers mois de l’année) dans le reste de l’île.

Ensuite, toutes les cannes sont récoltées à la main, là où la plupart des marques de rhums peuvent compter sur l’aide de machines (en plus des coupeurs de canne). La canne ne subit qu’une seule presse et le jus ne reçoit pas d’eau durant le processus (pas d’imbibition donc).

A1710 maitre de chai
Cédric Paviot, le maître de chai d’A1710 © Fabien Humbert

La fermentation dure en général entre 5 et 7 jours, contre 120 heures maximum ailleurs, ce qui donne un vin de canne titrant 8 ou 9° d’alcool, contre 5 ou 6 en général. Et nous l’avons vu, alors que la colonne à distiller est reine en Martinique, A1710 utilise un (bientôt des) alambic charentais couplé à une petite colonne.

Bref vous l’aurez compris, A1710 ne suit pas les règles de l’AOC, qui font la typicité du rhum martiniquais depuis plus de 25 ans.

A1710 broyeur de canne
© Fabien Humbert

Une 4e Perle Rare en préparation

Cela donne au final des rhums d’un profil unique. Nous avons eu l’opportunité de déguster la gamme, et les rhums sont en effet beaucoup plus chargés en esters, un peu comme ce qui se fait à Marie Galante, ou dans l’aire anglaise, les notes de menthe poivrée et sucrées servant de trame à l’ensemble des cuvées.

A1710 gamme
© Caroline Van Pradelles

Plusieurs nouveautés sont en cours d’élaboration, mais au moins une d’entre elles est annoncée pour 2022. Il s’agit de la 4e Perle Rare, qui sera élaborée à partir de la canne cristalline. Rappelons que cette gamme comprend jusqu’à présent trois rhums monovariétaux, parcellaires et bio, issus de la B69-566 (canne bleue), la R579 canne rouge) et la B59-92 (canne roseau).

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