La hausse des taxes pour le rhum dans les DOM – Hervé Damoiseau est en pétard !

« Plus rien ne m’étonne de la politique … » Hervé Damoiseau, qui en a vu tant d’autres, est en pétard. Interview à chaud.

Hervé Damoiseau

Rumporter : Hervé, vous êtes au coeur de l’actualité, racontez-nous de l’intérieur ce qui se passe avec cette histoire de taxes…

Hervé Damoiseau (en pétard) : Madame Buzyn, Ministre de la santé a fait récemment présenter, par des amis députés, un amendement de hausse des « taxes Sécurité Sociale » sur 5 ans, dans les DOM et ce dès 2019.

Les « Rhumiers » se sont insurgés auprès de leurs parlementaires en faisant valoir que cette hausse était trop brutale et menaçait la survie des petites distilleries, notamment en Guadeloupe. Les actuels gouvernants, qui soit-dit en passant n’ont aucun plan d’action prévu de lutte contre l’alcoolisme ce qui prouve que seules les rentrées fiscales les intéressent, sont passés outre.

Sensible à notre colère, et grâce au soutien de nos parlementaires, le 24 octobre, la Ministre des Outres-mer Annick Girardin a fait paraître le communiqué de presse d’un arbitrage gouvernemental reportant l’application de cette hausse à 2020 et étalée sur 10 an. C’était  bien mais loin d’être une victoire pour nous qui craignons les effets  négatifs de cette taxe sur la filière, à long terme ….

Et patatras, le 25 octobre, la sus-nommée Ministre de la santé Mme Buzyn, fait voter son amendement, faisant fi de l’arbitrage gouvernemental et de la solidarité pourtant si nécessaire à un gouvernement, surtout en cette période.

Je suis très en colère de ce revirement qui menace la survie à terme des petites distilleries, de l’offre diversifiée de références et de marques, sans compter l’effet désastreux sur l’économie et l’emploi déjà précaire dans les DOM.

Si ce gouvernement disposait d’attributs virils, en langage moderne de courage, ce dont je doute au vu de sa gestion de la répartition des Contingents et de l’aide POSEI (ndlr : aide compensatrice à la transformation de la canne à sucre en rhum agricole), il étendrait cette taxe à tous les alcools dont le vin, le champagne et la bière dont certains s’alcoolisent tout autant dans nos pays, voire, se passerait des ces rentrées fiscales qui ne représentent guère que quelques ronds-points de plus en Métropole.