John Watling pour la mémoire des Bahamas

Casino Royal, le premier James Bond avec Daniel Craig en 2006, s’ouvrait sur une folle poursuite à Madagascar qui démarre lors d’un combat de coq et se termine dans une ambassade : le lieu de tournage de cette dernière scène n’est autre que l’hôtel Buena Vista aux Bahamas. D’ailleurs un grand nombre de scènes du film ont été tournées non loin au célèbre Ocean Club de Nassau, la capitale de l’archipel, ville déjà apparue à deux reprises dans la saga de l’espion britannique.

John Watling

C’est donc au Buena Vista Estate que se trouve depuis un an la société John Watling’s Distillery, ainsi nommée en hommage au pieux pirate britannique ; on en démarre la visite dans le lobby de l’illustre bâtisse fondée en 1789, complètement rénovée après deux ans de travaux, où est retracée plus de 300 ans d’histoire des Bahamas et de son patrimoine rhumier souvent méconnu. En effet, même si le rhum coule dans l’archipel dès le XVIIe siècle, depuis près d’un siècle les Bahamas ont plus été un lieu d’embouteillage que de production de rhum à l’exception notable de la distillerie Bacardi créée en 1965 mais malheureusement fermée en 2009 : comme il existait des barrières douanières entre Puerto Rico et l’Europe, il était économiquement viable de produire directement aux Bahamas pour éviter certaines taxes d’importation jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé entre Puerto Rico et l’UE. La seule marque majeure jamais produite aux Bahamas y avait une capacité de production de 27 millions de litres par an et de stockage de plus de 300 000 fûts ! Aussi, lorsque l’on visite les bâtiments réservés à la production et à l’embouteillage de la marque John Watling, on y aperçoit plus de 1000 fûts entreposés mais pas d’alambic. En effet, la distillerie n’en est pas encore une, le pot still a bien été commandé à la société écossaise Forsyth mais son carnet de commande étant bien plein, il faudra attendre au moins encore six mois avant qu’il n’arrive à Nassau.

John Watling

Pour le moment, la production est assurée depuis plus de cinq ans par une autre distillerie selon le cahier des charges établi par ses fondateurs, parmi lesquels cinq membres de la sixième génération de producteurs aux Bahamas. En effet, ils ont jugé qu’il était préférable de débuter la commercialisation avec un stock ayant déjà vieilli entre deux et cinq ans en fût car ils préfèrent éviter de vendre du rhum de mélasse non vieilli, une erreur à leurs yeux. Aussi, il leur semblait idéal de commercialiser leurs rhums dès l’ouverture du site aux visiteurs, probablement pour commencer à rembourser les conséquents investissements réalisés. La gamme est pour le moment composée de trois rhums : un Pale de deux ans pour les cocktails déjà récompensé lors du premier festival du rhum des Bahamas, un Amber de trois ans et le Buena Vista de 5 ans dont la qualité est également très appréciée des nombreux touristes américains, dont certains experts en rhum et des stars américaines.

 

www.johnwatlings.com