A l’aube de la Première Guerre mondiale, l’alcool le plus produit en France est celui issu de la betterave avec 2 166 600 hl d’alcool par an. Aux Antilles françaises, la Martinique produit en 1913 plus de 220 000 hl de rhum, la Guadeloupe 110 000 hl et la Réunion 30 000 hl. Malgré l’augmentation des stocks d’alcool que la France réalise à partir de 1910, à cause de la montée des tensions internationales, le rhum s’oriente vers une crise de surproduction. Son cours augmente peu à peu puis chute au début de l’année 1914.
En Août 1914, la guerre est déclarée. Les départements producteurs de betterave sont occupés ou transformés en champs de bataille. La production de sucre et d’alcool s’effondre aussitôt. L’Etat adapte la législation concernant l’alcool aux nécessités de la guerre. Il se contente dans un premier temps d’appliquer la loi de réquisition, puis en 1914 et 1915 les exportations d’alcool passent sous son contrôle.
Les colonies sont mises à contribution pour faire face à la pénurie. Dans un premier temps, elles ne sont pas encouragées à produire du rhum mais du sucre qui allait prioritairement aux civils. Les rhums coloniaux paraissent, à ce moment-là, trop chers pour être importés en France.