En République dominicaine, Jassil Vilanueva ne s’inquiète pas outre mesure. La culture de la canne à sucre se porte bien et Brugal parvient à s’approvisionner sans problème en mélasse 100 % dominicaine.
Même son de cloche pour les masters blender Lorena Vasquez au Costa Rica et Gabriela Ayala au Salvador.
En Asie à présent, Antoine Poircuitte, de la Distillerie d’Indochine, nous explique la situation s’améliore après avoir empiré. « Nous avons connu une réduction des terres de culture jusqu’en 2020 du fait d’une concurrence plus compétitive sur le sucre. En effet, le Vietnam est entouré par les principaux producteurs de cannes: l’Inde, 2e pays producteur, la Thaïlande (3e pays producteur, et la Chine (4e). De plus des accords douaniers avec la Thaïlande avaient été établis dans le cadre des free agreement de l’ASEAN ; ce qui rendait le sucre thaïlandais moins cher que le sucre vietnamien. Depuis des lois antidumping ont été passées, rendant le sucre vietnamien plus compétitif, des cultures à meilleur rendement ont été mises en place. Les surfaces de culture sont maintenant en augmentation depuis 2021. Concernant Sampan, nous ne sommes pas vraiment dans cette dynamique « grande culture » nous travaillons en partenariat avec les producteurs et agriculteurs locaux en favorisant la qualité plutôt que la quantité. »
À Saint-Lucie, la situation semble bonne, alors que, paradoxalement, la canne à sucre n’est plus cultivée à grande échelle. « Nous avons tout de même quelques hectares plantés en canne, destinés à produire de petits batchs de rhum pur jus distillés en alambic, que nous assemblons avec l’essentiel de notre production, constituée de rhum de mélasse, révèle Grégoire Gueden. Nous ne faisons pas face à une limite de production liée à la matière première, puisque les mélasses importées sont disponibles en quantité suffisante.
L’enjeu, pour nous, est désormais d’accélérer notre développement, notamment sur deux marchés stratégiques : le marché britannique et le marché américain. »