Pineau des Charentes, vin, whiskies, bourbon… et bière, sont au menu de ces séries limitées que les « Plantation addicts » attendent chaque année avec impatience. Il y en a en tout cas pour tous les goûts.
Chaque automne, Plantation tente (avec succès) de nous remonter le moral (vous savez les jours qui raccourcissent, la pluie…) avec une dizaine d’éditions limitée de ses Single Casks. Cette année ce sont 12 nouvelles expressions qui viennent enrichir le champ d’expérimentation de la marque.
Car c’est bien d’expérimentations, voire de jeu, qu’il s’agit, et on imagine fort bien Alexandre Gabriel, le maître de chai et master blender de Plantation, s’amuser comme un petit fou dans les entrailles de son chai en Charentes pour concocter ces rhums vieillis dans des fûts uniques, destinés à ses fans.
Rappelons le principe : prendre un rhum de la gamme (Trinidad, Panama, Fidji, Jamaïque…) et lui faire passer l’épreuve d’un troisième vieillissement (en plus des fûts de Bourbon et de cognac). « 99,9% des rhums sont uniquement vieillis dans des fûts de bourbon et je trouve ça dommage car l’histoire du rhum nous apprend qu’avant la prohibition et la création du bourbon, on le faisait maturer dans toutes sortes de fûts », raconte Alexandre Gabriel. « Avec les Single Casks, j’ai voulu retrouver cet esprit un peu aventureux et m’amuser aussi. » C’est ainsi que le millésime 2021 nous fait découvrir des vieillissements en fûts ayant préalablement accueillis des vins (chardonnay, du malbec, de la syrah…), des vins mutés (pineau des Charentes, Oloroso), des Whiskies… et des bières !
Des rhums à la bière et inversement
C’est sans doute la principale attraction cette année. Plantation a travaillé avec la brasserie belge Duvel pour proposer un millésime 2009 ayant passé 11 mois en baril de Duvel, et un Jamaïque de 2013 y ayant passé 10.
Sans oublier un rhum de la Barbade de 10 ans ayant séjourné 4 mois dans un fût d’Impérial stout Black Ops en provenance de Brooklyn. « Ici je parle plus de finish, explique Alexandre Gabriel, j’ai limité à dessein le temps de maturation dans les fûts de bière pour éviter que cela ne marque trop le rhum ». Et en effet, la bière vient donner une nouvelle dimension au rhum, un peu maltée, fermentée et le rend presque « sérieux » (les arômes exotiques passent au second plan), mais ne le dénature pas. A noter que la marque Duvel a elle aussi joué le jeu en faisant maturer 8 mois ses bières dans des fûts de rhum.
Le résultat est délicieux, avec une bière qui titre 11° mais dont on ne sent pas trop l’alcool, où douceur du rhum vient combattre l’amertume, et où une pointe d’acidité est la bienvenue. Malheureusement, les quelques centaines d’exemplaires ne sont pas destinés au marché Français. Et c’est bien dommage.
En tout cas, une nouvelle fois les Single Casks continuent de nous surprendre, qu’on soit conquis ou pas.
Les Single Casks 2021
Barbados 2014 vieilli en fût de malbec, 49,8%
Barbados 10 ans vieilli en fût de bière américaine Imperial Stout, 49%
Barbados 10 ans vieilli en fût de Sherry Oloroso, 49,3%
Fiji 2011 vieilli en fût de whisky japonais Mars Tsunuki The First, 50%
Guatemala XO vieilli en fût de moscatel, 48%
Jamaica 1998 vieilli en fût bourbon Bardstown Fusion Series, 47,5%
Jamaica 2013 vieilli en fût de bière Duvel Barrel Aged (Batch N°5), 42%
Multi Island XO vieilli en fût de vieux Pineau des Charentes blanc, 43,7%
Panama 14 ans vieilli en fût de rye whiskey New York Distilling Company, 51%
Panama 2007 vieilli en fût de syrah AOC Côte-Rôtie, 47%
Trinidad 2008 vieilli en fût de chardonnay AOC Chablis, 50,2%
Trinidad 2009 vieilli en fût de bière Duvel Barrel Aged (Batch N°5), 45%