Depuis son rachat par Bardinet en 2001, le Domaine de Bellevue a opéré un spectaculaire redressement, et est devenue l’un des deux plus gros exportateurs de rhum de Guadeloupe. Avec toujours à sa tête la famille Damoiseau, elle a aussi su prendre très tôt le virage de l’écologie et du développement durable. Dernier avatar en date, la sortie d’un rhum bio.
Les traces, ou premières pierres posées, du Domaine de Bellevue à Marie-Galante remontent au 17ème siècle. À priori au départ, on n’y fabriquait pas du rhum, mais on y cultivait plutôt du café et du cacao.
La production de rhum y est cependant avérée à partir de 1821. “A l’époque on faisait des pains de sucre et on distillait le jus qui s’en écoulait (les égouts), raconte Hubert Damoiseau, l’actuel dirigeant de la distillerie. Il s’agissait d’un rhum de mélasse, puisqu’on utilisait un coproduit du sucre pour faire du rhum, mais c’était beaucoup plus riche en sucre que la mélasse.”
Le Domaine de Bellevue passe au rhum agricole au tournant des années 1910, au moment de l’industrialisation de la production du sucre. En 1924, Gabriel Godefroy, venant d’Indochine, rachète la plantation de 140 hectares à la famille Lacave.
En 1928, un cyclone ravageur anéantit Bellevue et Gabriel Godefroy (l’arrière-grand-père d’Hubert Damoiseau), fait reconstruire la petite usine et la dote d’un appareil distillatoire et d’une machine à vapeur. Très rapidement, le Domaine de Bellevue triple sa production journalière !
Puis vers 1936 Albert Godefroy (le grand-oncle d’Hubert Damoiseau) prend le relais de Gabriel. Il dirige cette usine restée très traditionnelle jusqu’en 1995, date de la création de la SA Des Rhumeries Agricoles de Bellevue Marie-Galante en association avec le groupe Erstein qui était également opérateur de la sucrerie.