Les 3, 4 et 5 mai 2023, le premier Sommet International du Rhum (SIR) se tiendra en Guadeloupe, au Gosier, rencontre avec Patrick Loger, la figure de proue de cet ambitieux projet.
Fabien Humbert : Qu’est-ce que le SIR ?
Patrick Loger : Il s’agit du tout premier Sommet international de la filière rhum. Il existe déjà de nombreuses manifestations (salons, concours…) qui mettent en avant le produit rhum en tant que tel.
Notre but avec ce sommet, c’est de mettre en avant la filière, d’expliquer pourquoi et comment le rhum connaît une telle expansion dans le monde, et tâcher de réfléchir à son avenir. Nous allons donc organiser des conférences, des keynotes, des débats, des ateliers, qui viendront nourrir ces réflexions.
FH : Qui y participera ?
PL : Les acteurs de la filière, c’est à dire les représentants d’organismes et d’institutions publiques des pays producteurs de rhum (nous attendons plus de 20 produits producteurs), les producteurs des territoires ultramarins et d’ailleurs, des conférenciers, des influenceurs, des médias, des acheteurs internationaux et les différentes entreprises qui font l’écosystème du rhum aujourd’hui (fabricants de bouteilles, de fûts, de ferments…).
Nous voulons aussi mettre en avant le caractère innovant de la filière, aussi des startups ultramarines, hexagonales et internationales, viendront présenter leurs innovations, qui permettent au rhum de devenir la deuxième boisson spiritueuse la plus consommée dans le monde aujourd’hui.
FH : Concrètement comment cela va-t’il se passer ?
PL : Le sommet va se dérouler sur 3 jours, les 3, 4 et 5 mai 2023, de 9h à 17h. Plusieurs temps forts sont déjà prévus. Par exemple, le Japon sera présent et nous expliquera comment en 30 ans ce pays est parvenu à devenir un des principaux pays du whisky.
Le Champagne sera aussi représenté en tant que fer de lance du luxe à la française. Ce sont deux pistes de développement à suivre pour le rhum ultramarin. Aux côtés de la trentaine de conférenciers internationaux, il y aura aussi de grands mixologues, puisque le développement du rhum, notamment en Asie (Hong Kong, Singapour), passe par la mixologie.
La filière rhum métropolitaine sera aussi présente puisqu’elle est en plein développement. On plante même de canne à sucre en Corse, en Sicile, Espagne, en Allemagne. Le rhum explose et des pays qui historiquement n’avaient aucun lien historique avec le rhum deviennent des pays producteurs.
Il y a une vraie tendance et il serait dommage que nos territoires ultramarins, qui sont historiquement et culturellement liés à cette filière, ne trouvent pas leur place dans l’expansion colossale qu’est en train de vivre le rhum de nos jours. Surtout pour nos jeunes générations, qui doivent s’approprier cette filière et peuvent y faire de belles carrières.
FH : Des jeunes seront donc présents ?
PL : L’idée est aussi de permettre aux jeunes générations ultramarines de découvrir et de s’approprier cette filière créatrice d’emploi et de valeur. C’est tout l’écosystème qui part de la culture de la canne à sucre elle-même, jusqu’au marketing autour des marques, en passant par la distillation, le vieillissement, la distribution…
C’est pourquoi au moins 30 jeunes par territoires ultramarins (entrepreneurs, en formation, employés…) seront présents.
FH : Pourquoi avoir choisi la Guadeloupe pour accueillir ce premier Sommet International du Rhum ?
PL : En termes d’infrastructures, notamment hôtelières, la Guadeloupe s’y prête bien. De plus, le maire du Gosier Cédric Cornet, Président de la Communauté d’agglomération de la Riviera du Levant met à notre disposition le Palais des Sports et de la Culture de la ville. Nous sommes aussi soutenus par des élus ultramarins, et vivement par ceux de la Guadeloupe.
FH : Y aura-t-il d’autres éditions ?
PL : Ce n’est pas une opération ponctuelle, nous souhaitons que le SIR ait lieu tous les deux ans, parce que nous n’avons pas la prétention de couvrir l’intégralité des problématiques de la filière rhum en une édition. Le SIR 2023 n’a pas encore eu lieu… que nous sommes déjà invités par deux pays pour y organiser les suivants : Cuba et la République Dominicaine. C’est très motivant, mais dans un premier temps, tâchons de réussir le premier sommet à la Guadeloupe, nous verrons ensuite.
FH : Mai 2023, c’est loin ! Quels sont vos plans d’ici là ?
PL : D’ici mai 2023, nous allons présenter le SIR 2023 dans plusieurs pays et en annoncer les temps forts, comme nous l’avons fait à New York en mars 2022. Nous sommes aussi invités à des salons, des concours et même des festivals de jazz pour présenter notre évènement et établir d’éventuels partenariats.
Nous sommes aussi en train de prendre langue avec les différents ministères concernés. Nous finalisons les dossiers de partenariat et du village des exposants du SIR 2023.