Agitation dans le milieu de la mixologie parisienne, le Mabel est vendu ! L’institution du cocktail et du rhum décide de tourner la page après six années. Pourquoi ? Quelques éléments de réponse avec Joseph Akhavan.
Adrien Bonetto : le Mabel est vendu, quel effet ça fait de tourner la page de cette aventure?
Joseph Akhavan : On est vraiment content de ces 6 années, on aurait bien sûr préféré pouvoir organiser une énorme soirée de départ mais les restrictions actuelles ne nous l’ont pas permis on ne savait pas que covid-19 tomberait à l’époque où notre on avait ouvert, et qu’il y aurait une pandémie au moment de la vente..
On avait imaginé tout autre chose. Ceci dit c’est pas mal non plus comme ça, on a ouvert la terrasse c’était une ambiance différente mais vraiment sympa et ça nous laisse une belle image.
AB : Pourquoi vendre le Mabel ?
JA : On a boucle la 6ème année, Samantha (mon associée) et moi avions envisagé quand on a trouvé le lieu de construire quelque chose de stable et de faire 6-8 ans maximum avant de vendre, il n’avait jamais été question d’y passer 20 ans de nos vies, ou Bien d’en faire un Harry’s Bar. Si on n’avait pas vendu cette année on aurait continué une année etc.. Mais 8 ans était notre max.
On a noté aussi, comme tout le monde, une dégradation du climat social et il nous est apparu passé un moment que c’était le meilleur moment de le faire, tant que le bar avait un potentiel de vente. On a la chance que celle-ci soit faite dans des conditions quasi normales.
AB : Quels sont tes futurs projets ? Va-t-on te voir collaborer avec des marques comme J.M pour créer de nouvelles références ?
JA : J’ai des projets sur papier mais il faut être réaliste: aujourd’hui n’est pas le moment d’ouvrir un bar, pas cette année en tout cas, et puis j’ai envie de profiter un peu pour l’instant. Voyons l’évolution de la situation d’ici l’année prochaine. Je n’ai aucune pression par rapport à ça et j’ai la chance depuis toutes ces années d’être libre de mes décisions à tous les points de vue, aujourd’hui plus encore.
Bien sûr la collaboration avec J. M est d’actualité. Une 3ème référence de l’Atelier des Rhums va sortir et on aura l’occasion de présenter la gamme complète lorsque les salons, Master classes etc… Seront à nouveau accessibles. C’est un projet fantastique et je suis heureux d’en faire partie, la gamme a vraiment sa place dans les bars et chez les consommateurs et on a hâte de la faire découvrir davantage ! Les retours pour le moment sont à la hauteur de la passion qu’on a mis dedans, tout simplement extraordinaires.
Mon cœur reste toujours attaché au rhum donc j’ai prévu de visiter des Distilleries que je connais moins bien ou que je n’ai pas eu le temps de visiter encore.
AB : Sais-tu ce qu’il y aura à la place de Mabel ?
JA : À la place de Mabel il y aura Mabel. C’est une vente classique de bar. Nous (Samantha et moi) ne seront plus là mais Mabel ne ferme pas. Le bar change juste de mains, avec un concept différent j’imagine mais qui ne me concerne pas.