Dans ce domaine fondé en 1670 et où la canne et le rhum ont été produits dès la première moitié du XVIIIe siècle (respectivement 1720 puis 1741), la distillation s’est subitement arrêtée en 1950 pour ne reprendre que très récemment, en 2005. Plusieurs rhums embouteillés par la distillerie sont maintenant disponibles dans le plus pur style jamaïcain qu’a toujours pratiqué Worthy Park.
Loin des plages de sable blanc couronnées de palmiers comme des bars reggae de Kingston, Worthy Park se trouve dans le centre de la Jamaïque, dans une grande vallée, Lluidas Vale, entourée de montagnes, à 350 m environ au-dessus de la mer. Tout en étant tropical, le climat y est moins chaud que sur la côte et, grâce à une pluviométrie suffisante, la végétation est abondante, pour ne pas dire luxuriante. De quoi satisfaire tous les besoins de la canne à sucre.
Le cadeau de Cromwell
Appelé dès ses origines Worthy Park, le principal domaine de la région remonte à 1670, lorsqu’il fut donné par Cromwell au lieutenant Francis Price en récompense de la conquête de la Jamaïque au détriment de l’Espagne en 1655. Le militaire, ainsi doté pour ses actes de bravoure, était-il déjà un « notable » comme le laisse penser la traduction du mot « worthy » ? En tout cas, il n’y a pas d’autre explication au nom du domaine fournie par les actuels propriétaires. Au fil des décennies, le domaine va progressivement s’étendre, pour atteindre actuellement les 4 000 ha, dont 40 % sont consacrés à la canne à sucre, le reste étant destiné à l’élevage bovin et volailler, à la culture du citron et autres productions agricoles (cacao, banane, etc.). Mais la part prise par la canne n’a cessé de croître ces dernières années.
Article extrait du numéro d’avril 2018
Disponible à la vente au numéro.
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